Introduction
Le Maroc connaît en 2025 une reprise spectaculaire de son secteur touristique, avec des chiffres de fréquentation dépassant ceux d’avant la pandémie. Marrakech, Casablanca, Agadir et Fès attirent des millions de visiteurs venus du monde entier. Mais derrière ce succès se cachent des inégalités régionales persistantes et des défis majeurs pour un développement touristique réellement inclusif et durable.
Un secteur clé pour l’économie marocaine
Le tourisme représente plus de 7 % du PIB marocain et emploie directement ou indirectement près de 2,5 millions de personnes. Après le choc du Covid-19, le gouvernement a mis en place un plan de relance ambitieux : promotion à l’international, investissements dans les infrastructures, soutien aux PME du secteur, simplification des procédures de visa pour de nouveaux marchés (Chine, pays du Golfe, Amérique du Nord).
Les moteurs du boom touristique
- Patrimoine culturel et naturel : les villes impériales, le désert du Sahara, les plages atlantiques, les montagnes de l’Atlas séduisent une clientèle diversifiée.
- Événements internationaux : festivals, salons, compétitions sportives et congrès attirent un public haut de gamme.
- Croissance du tourisme intérieur : la classe moyenne marocaine voyage de plus en plus, profitant des offres promotionnelles et du développement du transport ferroviaire et aérien.
Les inégalités régionales : un défi persistant
Si les grandes villes et les stations balnéaires profitent du boom, de vastes régions restent à l’écart de la manne touristique. Le sud, l’Oriental, le Rif ou l’Atlas central peinent à attirer les investissements et à retenir les jeunes. Les infrastructures (routes, hôtels, services de santé) sont insuffisantes, et la pauvreté rurale demeure une réalité.
Le gouvernement tente de corriger le tir avec des programmes de développement local, la promotion de l’écotourisme et l’appui à l’artisanat. Mais la centralisation des décisions et la concurrence entre régions limitent l’efficacité de ces politiques.
Les enjeux du développement durable
La croissance rapide du tourisme pose aussi des questions environnementales : gestion de l’eau, déchets, pression sur les espaces naturels, spéculation immobilière. Les ONG et les acteurs du tourisme responsable plaident pour une régulation plus stricte, la valorisation des circuits courts et une meilleure implication des communautés locales.
L’impact sur la société marocaine
Le tourisme a permis l’émergence d’une nouvelle classe moyenne, l’ouverture sur le monde et la valorisation du patrimoine. Mais il a aussi accentué les disparités, provoqué une inflation locale et parfois alimenté des tensions culturelles. Les jeunes, souvent employés dans des emplois précaires, réclament plus de formation et d’opportunités d’entrepreneuriat.
Les perspectives
Pour que le boom touristique profite à tous, le Maroc doit miser sur la diversification de l’offre, l’innovation, la formation et la décentralisation des politiques publiques. L’intégration des régions rurales et la préservation de l’environnement seront les clés d’un succès durable.
Conclusion
Le Maroc est à un tournant. Le tourisme peut devenir un moteur de développement inclusif, à condition de réduire les inégalités régionales et de concilier croissance, équité et respect de l’environnement.