Mali – Nouvelle attaque du JNIM : le centre du pays sous tension

Le centre du Mali a de nouveau été frappé par la violence, avec une attaque attribuée au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), affilié à Al-Qaïda. Ce nouvel assaut, survenu le 1er juin 2025, confirme l’extrême fragilité sécuritaire de la région et l’incapacité persistante des autorités à protéger les populations civiles.

Une spirale de violence sans fin

Depuis 2012, le Mali est plongé dans une crise multidimensionnelle où s’entremêlent insurrections djihadistes, conflits intercommunautaires et effondrement de l’État. Le centre du pays, notamment les régions de Mopti et Ségou, est devenu le principal théâtre des affrontements. Le JNIM, coalition de groupes djihadistes sahéliens, y multiplie les attaques contre les forces armées maliennes, les milices locales et les civils.

L’attaque du 1er juin a visé un convoi militaire près de la ville de Bandiagara. Selon des sources sécuritaires, plusieurs soldats ont été tués et du matériel saisi par les assaillants. Cette opération s’inscrit dans une stratégie d’harcèlement visant à affaiblir l’armée et à installer la terreur parmi les habitants.

Des populations prises en otage

La recrudescence des violences a des conséquences dramatiques pour les populations civiles. Déplacements massifs, écoles fermées, marchés désertés : le tissu social est profondément déstabilisé. Les groupes armés imposent leur loi, rackettent les villages et recrutent de force des jeunes désœuvrés. Les communautés peule, dogon et bambara, historiquement rivales, sont instrumentalisées par les djihadistes pour attiser les tensions et diviser la société.

Les ONG humanitaires alertent sur une crise alimentaire et sanitaire majeure, aggravée par l’insécurité et l’effondrement des services publics. L’accès à l’aide humanitaire est de plus en plus difficile, mettant en danger des centaines de milliers de personnes.

L’État malien face à ses limites

Malgré les promesses du gouvernement de transition et la multiplication des opérations militaires, la situation sécuritaire ne cesse de se détériorer. Le retrait progressif des forces internationales, notamment de la MINUSMA, a laissé un vide que les groupes armés exploitent sans relâche. Les initiatives de dialogue local, portées par certains chefs traditionnels, peinent à contenir la spirale de la violence.

La communauté internationale, préoccupée par l’extension du djihadisme au Sahel et en Afrique de l’Ouest, appelle à une réponse régionale coordonnée. Mais la méfiance entre États, la faiblesse des institutions et la corruption entravent toute stratégie durable.

Conclusion

L’attaque du JNIM dans le centre du Mali rappelle l’urgence d’une refondation de la gouvernance sécuritaire et sociale du pays. Sans une réponse globale, alliant sécurité, développement et justice, le Mali risque de s’enfoncer dans une crise chronique, aux conséquences régionales incalculables.

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