Mali ; le JNIM se renforce à l’ouest, menace sur la Mauritanie et le Sénégal

La situation sécuritaire dans l’ouest du Mali connaît une détérioration inquiétante avec la montée en puissance du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), une coalition djihadiste affiliée à Al-Qaïda. Ce renforcement du JNIM dans les régions frontalières, notamment le Kayes et le Koulikoro, fait peser de nouvelles menaces sur la stabilité du Mali mais aussi sur les pays voisins, la Mauritanie et le Sénégal.

Expansion du JNIM : une stratégie régionale

Le JNIM, déjà actif dans le centre et le nord du Mali, a récemment intensifié ses opérations dans l’ouest, multipliant les attaques contre les forces de sécurité, les postes de douane et les villages. Cette extension géographique vise à ouvrir de nouveaux fronts et à déstabiliser des zones jusqu’ici relativement épargnées par l’insécurité chronique du Sahel.

Les modes opératoires du groupe restent les mêmes : embuscades, pose de mines artisanales, enlèvements, attaques contre les convois civils et militaires. Les populations locales, déjà fragilisées par la pauvreté et l’absence de services publics, se retrouvent prises en étau entre la violence des groupes armés et les réponses parfois brutales des forces de défense.

Menaces sur la Mauritanie et le Sénégal

L’activisme du JNIM à la frontière malienne inquiète particulièrement la Mauritanie et le Sénégal. Ces deux pays, jusqu’ici relativement préservés des attaques djihadistes majeures, redoutent une contagion de l’insécurité. Plusieurs incidents récents, dont des incursions armées et des trafics transfrontaliers, ont été signalés, poussant les autorités à renforcer la surveillance et la coopération sécuritaire.

La Mauritanie, qui avait réussi à contenir la menace djihadiste depuis une décennie grâce à une politique de prévention et de dialogue, doit désormais adapter sa stratégie. Le Sénégal, pour sa part, a intensifié les patrouilles dans la région de Matam et de Tambacounda, tout en multipliant les initiatives de sensibilisation auprès des communautés frontalières.

Conséquences humanitaires et sociales

La montée de l’insécurité dans l’ouest malien a déjà des répercussions sur les populations civiles :

  • Déplacements massifs : de nombreux villages se vident, les habitants cherchant refuge dans les centres urbains ou franchissant la frontière.
  • Perturbation des activités économiques : l’agriculture, le commerce et les échanges transfrontaliers sont gravement affectés, aggravant la précarité.
  • Crise éducative et sanitaire : de nombreuses écoles et centres de santé ferment leurs portes, privant les enfants et les familles de services essentiels.

Réponse des États et de la communauté internationale

Face à la menace, le Mali, la Mauritanie et le Sénégal ont engagé des discussions pour renforcer la coopération sécuritaire. Des opérations conjointes sont menées sporadiquement, mais les moyens restent limités. La communauté internationale, notamment la CEDEAO et l’Union africaine, appelle à une réponse coordonnée et à un soutien accru aux forces locales.

Les ONG humanitaires alertent sur le risque d’une crise oubliée, alors que l’attention internationale se porte davantage sur d’autres foyers de conflit au Sahel.

Perspectives et solutions

Pour endiguer la progression du JNIM, il est indispensable de renforcer la coopération régionale, d’investir dans le développement local et de restaurer la confiance entre les populations et les forces de sécurité. L’implication des communautés locales dans la prévention de la radicalisation et la médiation des conflits sera également déterminante.

Conclusion

Le renforcement du JNIM dans l’ouest du Mali est un signal d’alarme pour toute la région. Seule une réponse collective, associant sécurité, développement et dialogue, permettra de contenir la menace et de préserver la stabilité de la Mauritanie, du Sénégal et de l’ensemble du Sahel.

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