Depuis le début de l’année 2025, le Mali fait face à une recrudescence préoccupante d’une épidémie de choléra qui met à rude épreuve ses infrastructures sanitaires, particulièrement dans les régions du centre et du sud du pays. Ce fléau, qui se transmet par la consommation d’eau ou d’aliments contaminés par la bactérie Vibrio cholerae, se propage dans un contexte où les conditions d’hygiène et d’accès à l’eau potable restent insuffisantes pour une large partie de la population.
Le bilan officiel au 15 septembre 2025 fait état de plusieurs centaines de cas confirmés, avec des chiffres en hausse constante, et une vingtaine de décès imputables à la maladie. La situation est aggravée par les saisons des pluies, qui favorisent la contamination des sources d’eau et compliquent les efforts de prévention. Les régions de Mopti, Ségou et Koulikoro sont particulièrement touchées.
Face à cette urgence sanitaire, les autorités maliennes, en collaboration avec les organisations internationales telles que l’OMS et l’UNICEF, ont déclenché des campagnes intensives de sensibilisation et de vaccination dans les zones à risque. Ces opérations visent à distribuer des vaccins oraux et à promouvoir des pratiques d’hygiène, notamment l’utilisation de solutions chlorées pour purifier l’eau et l’amélioration des installations sanitaires.
Le personnel médical déployé sur le terrain est engagé dans une mission délicate, confronté à la multiplication rapide des cas et à un accès difficile aux populations isolées. Des centres de traitement du choléra (CTC) ont été ouverts dans plusieurs districts pour accueillir et soigner les patients. La prise en charge rapide et adaptée est cruciale car la maladie peut entraîner une déshydratation sévère et la mort en quelques heures sans traitement.
Les organisations humanitaires appellent également à un renforcement des infrastructures en eau potable et assainissement, dans la durée, car l’épidémie met en lumière les faiblesses structurelles du système sanitaire malien. Le choléra n’est pas un phénomène nouveau, mais il est récurrent et exacerbé par les déplacements de populations liés aux conflits armés dans certaines régions du pays.
Au-delà des mesures sanitaires, la mobilisation politique est également essentielle pour assurer la coordination des réponses et la mobilisation des ressources à l’échelle nationale et régionale. L’épidémie malienne s’inscrit dans un contexte plus large de transmission transfrontalière du choléra au Sahel, amenant les pays voisins à renforcer leur vigilance et leurs systèmes de surveillance épidémiologique.
Africanova.info continuera de suivre et de relayer les évolutions de cette urgence sanitaire, en informant sur les avancées des campagnes de vaccination, les défis rencontrés par les autorités, mais aussi les efforts de prévention qui témoignent d’une volonté collective de freiner la propagation de la maladie.