Mali, Bamako et la MINUSMA, tensions après le retrait des Casques bleus

Introduction

Le Mali, au cœur du Sahel, traverse une nouvelle phase d’incertitude sécuritaire et politique après le retrait définitif de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). Depuis le départ, en juin 2024, des derniers Casques bleus, la situation sécuritaire s’est rapidement dégradée, faisant resurgir les tensions entre le gouvernement de transition basé à Bamako, les groupes armés du Nord et la communauté internationale. Cette nouvelle donne interroge sur la capacité du Mali à assurer seul la sécurité de son territoire et à préserver l’intégrité de l’accord de paix d’Alger.

Le retrait de la MINUSMA : un tournant majeur

La MINUSMA, déployée en 2013, avait pour mission de soutenir la stabilisation du Mali, la protection des civils et la mise en œuvre de l’accord de paix signé à Alger en 2015. Son retrait, décidé sous la pression des autorités maliennes de transition, marque la fin d’une décennie de présence onusienne dans le pays.
Le départ des Casques bleus a laissé un vide sécuritaire, notamment dans les régions du Nord (Kidal, Gao, Tombouctou), où la présence de l’État reste limitée et où les groupes armés, djihadistes ou indépendantistes, sont toujours actifs.

Les tensions entre Bamako et la communauté internationale

Depuis plusieurs mois, les relations entre Bamako et la communauté internationale se sont tendues. Les autorités maliennes accusent la MINUSMA d’inefficacité et de partialité, lui reprochant de collaborer avec certains groupes armés.
De leur côté, les Nations unies, l’Union africaine et la CEDEAO s’inquiètent du risque d’embrasement sécuritaire et du recul des droits humains dans un contexte de militarisation croissante et de réduction de l’espace civique.

Les conséquences sécuritaires

Depuis le retrait de la MINUSMA, les attaques contre les forces armées maliennes (FAMa) et les civils se sont multipliées.

  • Plusieurs localités du Nord sont repassées sous le contrôle de groupes armés, notamment le Cadre stratégique permanent (CSP), qui regroupe d’anciens rebelles touaregs et arabes.
  • Les groupes djihadistes liés à Al-Qaïda et à l’État islamique poursuivent leurs offensives, ciblant aussi bien l’armée que les populations civiles.
  • Le Sud du pays n’est pas épargné, avec une recrudescence d’attaques dans la région de Ségou et de Mopti.

La réponse du gouvernement malien

Le gouvernement de transition, dirigé par le colonel Assimi Goïta, affirme avoir renforcé les capacités des FAMa et lancé des opérations de sécurisation dans les zones sensibles.
Bamako mise également sur de nouveaux partenariats sécuritaires, notamment avec la Russie et la société militaire privée Wagner, pour compenser le départ des forces internationales occidentales.

Les défis du dialogue politique

La dégradation sécuritaire complique la mise en œuvre de l’accord de paix d’Alger, déjà fragilisé par la méfiance entre Bamako et les groupes armés signataires.
La société civile malienne, les leaders religieux et les partenaires internationaux appellent à relancer le dialogue politique, à garantir l’inclusivité et à respecter les droits fondamentaux.

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Perspectives

L’avenir du Mali dépendra de la capacité de ses dirigeants à rétablir la sécurité, à dialoguer avec les groupes armés et à restaurer la confiance de la population et de la communauté internationale.
Le risque d’une déstabilisation régionale, avec des répercussions au Niger, au Burkina Faso et en Mauritanie, reste élevé.

Conclusion

Le retrait de la MINUSMA place le Mali à un tournant historique. Entre défis sécuritaires, tensions politiques et attentes sociales, le pays doit inventer un nouveau modèle de stabilité, sans renoncer à la paix et à la justice.

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