Bamako, le 11 août 2025–
Le ministère malien de la Défense a confirmé ce lundi l’arrestation de 23 officiers supérieurs suspectés d’être impliqués dans un complot visant à renverser la junte militaire actuellement au pouvoir. Ces officiers, principalement basés dans les zones stratégiques de Kati et de Gao , sont soupçonnés d’avoir collaboré avec des groupes et acteurs étrangers dans le mais de déstabiliser l’autorité du colonel Assimi Goïta , chef de la transition.
Un complot déjoué dans un contexte instable
Depuis le coup d’État de 2020, le Mali traverse une période marquée par des tensions politiques et une insécurité croissante, notamment dans le nord et le centre du pays, théâtre d’attaques régulières de groupes djihadistes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique. Ces forces ont notamment profité des faiblesses étatiques pour étendre leur influence dans plusieurs localités.
Les autorités maliennes expliquent que les officiers arrêtés tentaient de s’appuyer sur ce contexte d’affaiblissement pour organiser une prise de pouvoir par la force. La révélation de ce réseau a coïncidé avec une vague de contrôles renforcés dans les casernes militaires.
Liens suspects et répercussions
Les enquêteurs évoquent des contacts avec des acteurs étrangers, sans pour l’instant préciser les parties impliquées. Ces informations renforcent les soupçons de divisions profondes au sein des forces armées maliennes, mais aussi d’ingérences extérieures dans la stabilité du pays.
L’opposition politique, quant à elle, dénonce une campagne d’intimidation visant à museler toute contestation à travers l’armée, estimant que ces arrestations pourraient être utilisées à des fins politiques pour consolider le pouvoir actuel.
Réactions internationales et perspectives
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest ( CEDEAO ) et l’ Union africaine ont appelé au calme et à la retenue, demandant à toutes les parties de respecter les droits et de privilégier un dialogue ouvert. Plusieurs partenaires internationaux ont suggéré l’importance d’engager une transition politique rapide permettant un retour à un régime civil.
Les prochains procès militaires qui concernent ces officiers seront déterminants pour évaluer la stabilité de l’armée et la nature des tensions internes. La crise sécuritaire persistante demeure un défi majeur pour la restauration de la paix et du développement.