Madagascar – Incendie à Mananjary, au moins un mort et des déplacés

Le 15 septembre 2025, la ville côtière de Mananjary, située à l’est de Madagascar, a été le théâtre d’un incendie d’une rare violence, laissant derrière lui un paysage de désolation et de détresse. Parti d’une cuisine dans une maison du quartier de Tanambao, le feu attisé par un vent violent s’est rapidement propagé à plusieurs quartiers avoisinants dont Anosinakoho, Ankadirano et Masindrano, réduisant en cendres près de 300 habitations.

Le bilan humain s’avère lourd : au moins un couple décédé, plusieurs blessés graves, et plus de 2 200 ménages désormais privés de toit et de ressources essentielles. Face à l’ampleur du sinistre, solidarité et improvisation ont été les maîtres mots : habitants, riverains et secours se sont mobilisés pour contenir les flammes, souvent avec des moyens dérisoires. Les équipes de la commune urbaine et des sociétés privées ont tenté d’utiliser des fourgons d’incendie mais ont buté sur des difficultés logistiques, aggravées par l’absence de service public de sapeurs-pompiers à Mananjary.

La scène était surréaliste : dans le tumulte, familles entières couraient dans les rues à la recherche d’enfants, de papier d’identité et de quelques biens précieux. Sous une chaleur suffocante, ils ont regardé impuissants les murs s’écrouler et leur vie partir en fumée. En quelques heures, la catastrophe a révélé la vulnérabilité des quartiers populaires, fragilisés par la sécheresse, la précarité des constructions et le manque de prévention.

Rapidement, les autorités locales se sont rendues sur place pour organiser les premiers secours et offrir un abri d’urgence dans la salle de la commune urbaine. Un appel à la solidarité a été lancé, invitant particuliers et entreprises à contribuer à la reconstruction par des dons de nourriture, vêtements, ustensiles et fonds financiers. Pour les familles sinistrées, la situation reste précaire ; nombreux sont ceux qui ont tout perdu, confrontés au défi du relogement et d’une reprise difficile.

Au-delà du drame humain, l’incendie de Mananjary interroge sur l’absence de dispositif de lutte efficace : élus et ONG exhortent maintenant les pouvoirs publics à installer, dans chaque ville exposée, des moyens adéquats pour prévenir et réagir face aux sinistres. L’étiage de la saison sèche ne fait que commencer, et les risques demeurent élevés.

Mananjary n’a pas été seule touchée : le même week-end, un autre incendie a ravagé des fermes porcines et plusieurs maisons à Antsohihy, région Sofia, heureusement sans perte humaine mais avec d’importants dégâts matériels. Partout, la population demande plus de vigilance et de moyens. La résilience, une valeur forte à Madagascar, se révèle plus nécessaire que jamais.

La catastrophe de Mananjary renouvelle l’urgence d’un plan national de prévention des incendies, le drame étant désormais inscrit dans le quotidien de familles qui se battent pour reconstruire et retrouver une vie digne. Pour l’heure, toutes les solidarités demeurent mobilisées, tandis que la commune prépare un plan de relèvement et de prévention pour l’avenir.

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