Madagascar, la quatrième plus grande île du monde, fait face depuis plusieurs mois à une crise alimentaire extrêmement grave dans sa région sud, touchant des centaines de milliers de personnes. Cette crise, alimentée par une combinaison de facteurs climatiques, économiques et structurels, fait craindre une catastrophe humanitaire majeure.
Le sud de Madagascar est caractérisé par une sécheresse persistante qui altère les récoltes annuelles, réduit la disponibilité de l’eau et compromet l’élevage, base essentielle des moyens de subsistance. Selon les données les plus récentes de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), près de 1,3 million de Malgaches dans cette région sont en situation de grave insécurité alimentaire, dont environ 300 000 souffrent d’une famine imminente.
Cette situation est aggravée par la pauvreté structurelle, l’accès difficile aux services de santé et les tensions sociales occasionnées par la compétition pour les ressources naturelles limitées. La pandémie de COVID-19, bien que désormais moins active, a également laissé des traces durables sur l’économie locale et l’accès à la nourriture.
En réponse, les autorités nationales, appuyées par les agences humanitaires internationales, ont lancé plusieurs programmes d’assistance, allant de la distribution alimentaire aux projets d’irrigation durable et de soutien au développement agricole. Malgré ces mesures, la situation reste critique et plusieurs ONG alertent sur la nécessité de renforcer à la fois les financements et la coordination des interventions pour prévenir une aggravation.
Au-delà de l’urgence alimentaire, cette crise soulève la question récurrente de la vulnérabilité climatique et socio-économique de Madagascar, l’obligeant à repenser ses stratégies de résilience environnementale et sociale.