L’IA et la blockchain – Opportunités et risques d’une révolution en marche

En 2025, l’Afrique adopte massivement les nouvelles technologies pour résoudre ses défis structurels. Intelligence artificielle (IA), blockchain et Internet des objets (IoT) transforment des secteurs clés : agriculture, santé, finance. Mais cette révolution numérique soulève aussi des questions éthiques et sociales.

Cas d’usage de l’IA : de l’agriculture de précision aux diagnostics médicaux

  • Agriculture :
  • FarmDrive (Kenya) : Plateforme utilisant l’IA pour évaluer le crédit des petits fermiers via l’analyse de données satellitaires.
  • Hello Tractor (Nigeria) : « Uber des tracteurs » optimisant la location de machines agricoles via des algorithmes prédictifs.
  • Santé :
  • Babyl (Rwanda) : Chatbot d’IA offrant des diagnostics préliminaires à 3 millions d’utilisateurs.
  • Ulwazi (Afrique du Sud) : Outil d’analyse d’images radiologiques pour détecter la tuberculose avec 95 % de précision.
  • Éducation :
  • Eneza Education (Kenya) : IA personnalisant les exercices scolaires en fonction du niveau de chaque élève.

Blockchain : transparence et inclusion financière

  • Gestion des terres : Au Ghana, la start-up Bitland utilise la blockchain pour sécuriser les titres fonciers, réduisant les conflits.
  • Chaînes d’approvisionnement : Bext360 (Ouganda) trace le café équitable de la ferme à la tasse via des contrats intelligents.
  • Cryptomonnaies : Le Nigeria, leader africain du Bitcoin, voit 32 % de sa population utiliser des actifs numériques pour contourner les restrictions de change.

Enjeux éthiques : biais algorithmiques et fracture numérique

  • Biais raciaux : Des systèmes de reconnaissance faciale échouent à identifier correctement les peaux noires (ex. : scandale Clearview AI en Afrique du Sud).
  • Exclusion des femmes : Seuls 22 % des emplois tech en Afrique subsaharienne sont occupés par des femmes.
  • Concentration urbaine : 80 % des data centers africains sont situés dans 5 pays (Afrique du Sud, Maroc, Égypte, Kenya, Nigeria).

Stratégies pour une tech inclusive

  • Régulations : L’UA travaille sur un cadre juridique panafricain pour l’IA et la protection des données, s’inspirant du RGPD européen.
  • Formation : Bootcamps comme ALX Africa (10 000 diplômés/an) forment aux métiers de l’IA et de la cybersécurité.
  • Financements locaux : Fonds comme Partech Africa investissent dans des start-ups tech à impact social (ex. : 54gene pour la génomique africaine).

Perspectives : vers une souveraineté numérique africaine ?
Pour éviter une nouvelle forme de colonialisme technologique, l’Afrique doit :

  1. Développer des infrastructures locales : Data centers alimentés par des énergies renouvelables, câbles sous-marins (ex. : 2Africa).
  1. Créer des contenus numériques endogènes : Plateformes de streaming comme Showmax (Afrique du Sud) rivalisant avec Netflix.
  1. Renforcer la cybersécurité : Face à une hausse de 300 % des cyberattaques depuis 2020, des pays comme le Rwanda forment des « cyber-gardes nationaux ».

En conclusion, les technologies émergentes offrent à l’Afrique une chance unique de sauter des étapes de développement. Mais pour en tirer pleinement parti, le continent doit maîtriser ces outils tout en préservant ses valeurs sociales et culturelles.

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