Levée de fonds record pour la fintech ivoirienne Djamo, qui séduit les investisseurs américains

Un nouveau cap pour la tech africaine

La start-up ivoirienne Djamo, spécialisée dans les services financiers numériques, a annoncé ce mardi 27 mai 2025 une levée de fonds record de 50 millions de dollars lors d’un tour de table mené par plusieurs fonds américains, dont Sequoia Capital et Tiger Global. Cette opération, la plus importante jamais réalisée par une fintech d’Afrique francophone, confirme l’attractivité croissante du secteur technologique africain et l’intérêt des investisseurs internationaux pour les solutions innovantes portées par le continent.

Djamo, une success story ivoirienne

Fondée en 2020 à Abidjan par Hassan Bourgi et Régis Bamba, Djamo s’est donné pour mission de démocratiser l’accès aux services bancaires pour les populations non bancarisées d’Afrique de l’Ouest. Grâce à une application mobile intuitive, la start-up propose des comptes courants, des cartes de paiement, des transferts d’argent et des outils d’épargne accessibles à tous, même sans compte bancaire traditionnel.

En moins de cinq ans, Djamo a séduit plus de 2 millions d’utilisateurs en Côte d’Ivoire, au Sénégal, au Burkina Faso et au Bénin. Son modèle, fondé sur la simplicité d’usage, des frais réduits et une forte présence sur les réseaux sociaux, a permis de toucher une clientèle jeune, urbaine et connectée, mais aussi des travailleurs informels et des zones rurales.

Les raisons du succès

Le succès de Djamo tient à plusieurs facteurs :

  • Une réponse à un besoin réel : 60 % des Africains de l’Ouest n’ont pas accès à un compte bancaire classique, mais possèdent un smartphone.
  • Une innovation continue : l’application évolue sans cesse, intégrant de nouveaux services comme le paiement de factures, le microcrédit ou l’assurance santé.
  • Un écosystème dynamique : Djamo travaille avec des partenaires locaux et internationaux (Visa, Mastercard, opérateurs télécoms) pour garantir la sécurité et la fiabilité de ses services.
  • Un impact social fort : la fintech facilite l’inclusion financière, l’autonomisation des femmes, le soutien aux PME et la transparence des transactions.

L’intérêt des investisseurs américains

Le tour de table mené par Sequoia Capital et Tiger Global marque une nouvelle étape dans l’internationalisation de Djamo. Ces fonds, parmi les plus influents de la Silicon Valley, voient dans la fintech ivoirienne un potentiel de croissance exceptionnel, à l’image de ce qui s’est produit en Asie avec des acteurs comme Grab ou Gojek.

Les investisseurs saluent la qualité de l’équipe dirigeante, la rapidité de l’exécution et la capacité de Djamo à s’adapter à des marchés complexes. Ils entendent accompagner la start-up dans son expansion vers de nouveaux pays (Nigeria, Ghana, Cameroun) et dans le développement de produits innovants.

Les défis à venir

Malgré ce succès, Djamo doit faire face à plusieurs défis :

  • La concurrence : d’autres fintechs africaines, comme Wave, M-Pesa ou OPay, investissent massivement dans la région.
  • La régulation : l’évolution des cadres juridiques et la lutte contre la fraude exigent une vigilance constante.
  • La cybersécurité : la protection des données et la lutte contre les cyberattaques sont des priorités absolues.
  • L’inclusion : il reste à convaincre les populations les plus éloignées ou les moins connectées, notamment en zones rurales.

Un symbole pour la tech africaine

La levée de fonds de Djamo est saluée comme un symbole du dynamisme de la tech africaine. Elle confirme que l’Afrique n’est plus seulement un marché de consommation, mais un laboratoire d’innovation capable de rivaliser avec les meilleures start-ups mondiales.

Les gouvernements, les institutions financières et les bailleurs de fonds sont appelés à soutenir cet écosystème, en facilitant l’accès au financement, la formation des talents et la création de hubs technologiques.

Conclusion

Le succès de Djamo et sa levée de fonds record illustrent la montée en puissance de la fintech africaine et son potentiel de transformation sociale et économique. Pour la Côte d’Ivoire et l’Afrique de l’Ouest, c’est une nouvelle étape vers l’inclusion financière et le développement d’une économie numérique compétitive à l’échelle mondiale.

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