Un coup d’éclat dans la lutte contre le terrorisme international
Le 5 juin 2025, le Département de la Défense américain a annoncé la capture d’un « chef » de l’État islamique (EI) lors d’opérations conjointes menées en Irak et en Syrie. Cette annonce, saluée par de nombreux alliés de Washington, intervient alors que la menace djihadiste semblait avoir reculé dans la région, mais que des cellules actives continuent de semer la terreur au Moyen-Orient, en Afrique et au-delà. Pour l’Afrique, ce développement soulève des questions cruciales sur la résilience des groupes terroristes et la possible émergence de nouveaux fronts.
Qui est ce « chef » de l’EI capturé ?
Peu d’informations ont filtré sur l’identité précise du chef de l’EI arrêté. Selon des sources militaires américaines, il s’agirait d’un responsable opérationnel chargé de la coordination des attaques transfrontalières et du financement des réseaux djihadistes. Son arrestation a été rendue possible grâce à un travail de renseignement de longue haleine, impliquant l’utilisation de drones, d’écoutes électroniques et la coopération avec les forces locales.
Une victoire symbolique, mais la menace persiste
La capture de ce haut responsable est présentée comme une victoire majeure dans la lutte contre le terrorisme international. Les États-Unis affirment avoir ainsi « désorganisé » les réseaux de l’EI, affaibli leur capacité de planification et envoyé un message fort aux autres groupes extrémistes. Mais les experts restent prudents : l’EI a prouvé par le passé sa capacité à se reconfigurer, à muter et à s’implanter dans de nouveaux territoires, notamment en Afrique subsaharienne.
L’EI, une hydre aux multiples têtes
Depuis la chute de son « califat » en Irak et en Syrie, l’État islamique a multiplié les franchises et les alliances avec des groupes locaux en Afrique de l’Ouest (Boko Haram, ISWAP), au Sahel (EIGS), dans la Corne de l’Afrique (Shebab) ou encore en Afrique centrale (ADF). Ces organisations partagent une idéologie radicale, mais s’adaptent aux réalités locales, recrutent parmi les populations marginalisées et exploitent les failles sécuritaires des États. La capture d’un chef ne signifie pas la fin de la menace, mais peut provoquer des représailles ou une radicalisation accrue.
L’Afrique, nouveau théâtre du djihadisme mondial ?
Le continent africain est aujourd’hui considéré par de nombreux experts comme le nouveau front du djihadisme mondial. Les attaques se multiplient au Mali, au Burkina Faso, au Nigeria, au Mozambique, en République démocratique du Congo. Les groupes affiliés à l’EI et à Al-Qaïda rivalisent pour le contrôle des territoires, des ressources et des populations. La faiblesse des États, la pauvreté, les conflits communautaires et l’absence de perspectives pour la jeunesse alimentent le terreau de la radicalisation.
Les défis de la coopération internationale
La lutte contre le terrorisme en Afrique nécessite une coopération internationale renforcée. Les États-Unis, la France, l’Union européenne, mais aussi la Russie, la Turquie et la Chine sont présents sur le terrain, chacun avec ses intérêts et ses méthodes. Les opérations militaires, si elles sont indispensables, ne suffisent pas : il faut aussi investir dans le renseignement, la prévention, la déradicalisation, le développement économique et la gouvernance locale.
Les risques d’un nouveau front djihadiste
La capture d’un chef de l’EI en Irak et en Syrie pourrait pousser certains réseaux à se replier ou à se renforcer en Afrique. Des transferts de combattants, de technologies et de financements sont déjà observés entre le Moyen-Orient et le Sahel. Les autorités africaines redoutent l’émergence de nouveaux foyers d’instabilité, notamment dans les zones frontalières et les régions peu contrôlées par l’État.
Les réponses africaines : entre résilience et innovation
Face à cette menace, plusieurs pays africains ont développé des stratégies innovantes : création de forces spéciales, coopération régionale (G5 Sahel, Force multinationale mixte), programmes de réinsertion des ex-combattants, dialogue avec certaines communautés. Mais les moyens restent souvent insuffisants, et la coordination entre États est parfois entravée par des rivalités politiques ou des intérêts divergents.
Conclusion : vigilance et unité face à la menace djihadiste
La capture d’un chef de l’EI par les États-Unis est un succès, mais elle ne doit pas masquer la persistance et l’adaptabilité de la menace terroriste. Pour l’Afrique, l’enjeu est de renforcer la coopération, d’investir dans la prévention et de promouvoir des solutions africaines, adaptées aux réalités du terrain. La renaissance africaine passe aussi par la capacité à faire face, ensemble, à la menace du djihadisme mondial.