Le président iranien exhorte les pays musulmans à rompre avec Israël avant le sommet de Doha

À quelques jours du sommet international prévu à Doha, le président iranien a exhorté les pays musulmans à rompre officiellement leurs relations diplomatiques avec Israël. Ce discours offensif, prononcé à Téhéran, s’inscrit dans une escalade rhétorique qui alimente la polarisation régionale, au moment où le Moyen-Orient connaît une recrudescence de tensions meurtrières.

Une rhétorique de rupture

Le président iranien affirme que “toute normalisation avec Israël est une trahison des peuples palestiniens et musulmans”. Il appelle à une rupture diplomatique immédiate, et à la mise en place d’un front commun économique, militaire et religieux contre Tel-Aviv et ses alliés.

Cette annonce survient après les frappes israéliennes dénoncées par le Qatar, donnant un relief particulier à ce discours.

Le sommet de Doha sous tension

Prévu pour réunir une quarantaine de pays du Moyen-Orient et d’Asie, le sommet de Doha devait initialement porter sur la coopération économique. Mais il est désormais dominé par la question israélo-palestinienne. L’Iran entend transformer ce rendez-vous en tribune contre Israël et contre la présence américaine dans la région.

Réactions des pays musulmans

  • Pays du Golfe (Arabie, Émirats, Bahreïn) : embarrassés, car certains d’entre eux avaient normalisé leurs relations avec Israël dans le cadre des Accords d’Abraham.
  • Turquie et Pakistan : accueillent favorablement l’appel iranien, tout en restant prudents sur la rupture totale.
  • Afrique du Nord : positions fragmentées, Alger et Tunis soutenant ouvertement la ligne iranienne, tandis que Rabat garde un silence stratégique.

Les enjeux de cette stratégie iranienne

Pour Téhéran, il s’agit de consolider son rôle de leader du camp anti-israélien et de se poser en protecteur du peuple palestinien. Mais cette stratégie comporte des risques : elle pourrait isoler davantage l’Iran de certaines capitales arabes qui misent sur la diplomatie pragmatique et la coopération économique avec Israël.

Une escalade aux effets imprévisibles

Si l’appel iranien trouve un écho auprès de certains pays, il pourrait transformer le sommet de Doha en un nouveau foyer de division entre alliés et adversaires d’Israël. Certains analystes redoutent une polarisation accrue du monde musulman, accentuant les fractures déjà visibles au sein de l’Organisation de la coopération islamique (OCI).

Une guerre des récits

Ce discours illustre la bataille idéologique au Moyen-Orient : la diplomatie pragmatique face à l’idéologie de confrontation. Le choix des pays musulmans, entre rupture globale et maintien du statu quo, risque de façonner la géopolitique régionale pour les années à venir.

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