Casablanca –
Le Maroc confirme son statut de locomotive industrielle en Afrique du Nord en enregistrant, pour la troisième année consécutive, un record historique d’exportations automobiles. Ce succès, fruit d’une stratégie industrielle ambitieuse, positionne le royaume comme un acteur incontournable sur la scène mondiale de la production automobile et redessine les équilibres économiques du continent.
Une industrie en pleine accélération
En 2025, le secteur automobile marocain a franchi la barre symbolique des 150 milliards de dirhams d’exportations, soit une hausse de 12% par rapport à l’année précédente. Les usines de Tanger Med, Kenitra et Casablanca tournent à plein régime, alimentant les marchés européens, africains et du Moyen-Orient. Les principaux constructeurs implantés – Renault, Stellantis, mais aussi de nombreux équipementiers internationaux – saluent la qualité de la main-d’œuvre locale et la compétitivité de la filière.
« Le Maroc est devenu un hub incontournable pour l’industrie automobile mondiale. Nos sites sont parmi les plus performants du groupe », souligne un responsable de Renault Maroc.
Les clés du succès marocain
Le succès du Maroc repose sur plusieurs piliers :
- Une politique industrielle volontariste, initiée dès 2014 avec le Plan d’Accélération Industrielle, qui a favorisé l’implantation de grands groupes et le développement d’un tissu de PME locales.
- Des infrastructures logistiques de pointe, notamment le port de Tanger Med, premier port à conteneurs d’Afrique et véritable porte d’entrée vers l’Europe.
- Une main-d’œuvre jeune, qualifiée et compétitive, formée dans des centres spécialisés et des écoles d’ingénieurs.
- Des incitations fiscales et un climat des affaires attractif, qui rassurent les investisseurs étrangers.
Un impact économique et social majeur
Le secteur automobile est aujourd’hui le premier exportateur du pays et représente près de 30% des recettes d’exportation. Il emploie directement plus de 220 000 personnes et génère des milliers d’emplois indirects dans la sous-traitance, la logistique et les services.
Cette dynamique a aussi un effet d’entraînement sur d’autres secteurs, comme la plasturgie, l’électronique ou la métallurgie.
Les défis de la montée en gamme
Pour maintenir sa compétitivité, le Maroc mise désormais sur la montée en gamme : production de véhicules électriques, développement de la recherche et développement, intégration de nouvelles technologies (intelligence artificielle, robotique, digitalisation des chaînes de production).
Le gouvernement encourage les partenariats entre universités et industriels pour préparer la transition vers la mobilité verte.
Un modèle pour l’Afrique
Le succès marocain inspire d’autres pays africains, qui cherchent à développer leurs propres filières industrielles. Le royaume multiplie les accords de coopération avec ses voisins, partageant son expertise en matière de formation, de logistique et d’organisation des clusters industriels.
Perspectives
Avec une demande mondiale en forte croissance, notamment pour les véhicules électriques, le Maroc entend consolider sa place parmi les dix premiers exportateurs mondiaux de composants automobiles d’ici 2030. Un pari ambitieux, mais à la portée d’un pays devenu synonyme de réussite industrielle sur le continent.