Une révolution numérique dans le système éducatif kényan
Le 27 mai 2025, le gouvernement kényan a annoncé la généralisation de l’enseignement du coding (programmation informatique) dans toutes les écoles primaires publiques du pays. Cette décision, saluée par les experts en éducation et les acteurs du secteur technologique, fait du Kenya l’un des premiers pays africains à intégrer de façon systématique la programmation informatique dans le cursus de base, dès l’âge de 7 ans.
Les faits : une politique volontariste pour l’inclusion numérique
Le ministère de l’Éducation, en partenariat avec le ministère des TIC et plusieurs entreprises technologiques (dont Safaricom, Google et Microsoft), a lancé un vaste programme de formation des enseignants, de dotation en ordinateurs et tablettes, et de développement de contenus pédagogiques adaptés. Plus de 20 000 enseignants ont déjà suivi des modules de formation, et 12 000 écoles primaires sont équipées de laboratoires informatiques ou de classes mobiles.
Le programme prévoit l’apprentissage du coding dès la classe de CE1, avec une progression adaptée à l’âge et au niveau des élèves. Les langages de programmation enseignés vont du Scratch (initiation) au Python (niveau avancé), en passant par des modules de robotique et de création d’applications mobiles.
Les objectifs et enjeux
L’objectif affiché est de préparer la jeunesse kényane aux métiers du futur, de réduire la fracture numérique et de favoriser l’innovation locale. Le gouvernement espère ainsi créer un vivier de talents capables de répondre aux besoins de l’économie numérique, de stimuler l’entrepreneuriat et de positionner le Kenya comme un hub technologique régional.
Les experts soulignent que l’initiation précoce au coding développe la logique, la créativité, l’esprit critique et la capacité à résoudre des problèmes complexes – des compétences essentielles dans un monde en mutation rapide.
Les premiers résultats et témoignages
Dans les écoles pilotes de Nairobi, Mombasa et Kisumu, les premiers résultats sont prometteurs : les élèves montrent un enthousiasme inédit pour les matières scientifiques, les filles s’impliquent davantage dans les filières technologiques, et des clubs de coding fleurissent dans les quartiers populaires comme dans les zones rurales.
Des enseignants témoignent de l’impact positif sur la motivation et la confiance en soi des élèves. « Le coding a changé la façon dont mes élèves abordent les mathématiques et la résolution de problèmes », explique Mme Wanjiru, institutrice à Nairobi.
Les défis à relever
Malgré ces avancées, plusieurs défis subsistent : inégalités d’accès à l’équipement, maintenance des infrastructures, formation continue des enseignants, adaptation des contenus aux langues locales et à la diversité des contextes. Le gouvernement kényan prévoit d’investir 100 millions de dollars sur cinq ans pour renforcer le programme et garantir son accessibilité à tous.
Les ONG et les entreprises partenaires appellent à une mobilisation collective pour éviter la marginalisation des écoles rurales ou défavorisées et pour encourager la participation des filles et des minorités.
Un modèle pour l’Afrique
L’initiative kényane inspire déjà d’autres pays africains : le Rwanda, le Ghana et le Nigeria étudient la possibilité d’intégrer le coding dans leurs propres systèmes éducatifs. L’Union africaine a salué le leadership du Kenya et appelé à une coopération continentale pour accélérer la transformation numérique de l’éducation.
Conclusion
La généralisation de l’enseignement du coding dans les écoles primaires kényanes marque une étape clé pour l’éducation et l’innovation en Afrique. Elle ouvre la voie à une génération de créateurs, d’inventeurs et de citoyens capables de façonner l’avenir du continent à l’ère du numérique.