Le Ghana a connu un tournant majeur dans sa quête de paix durable avec la signature, en septembre 2025, d’un accord de paix historique mettant fin à un long conflit interethnique opposant les communautés Brefors et Gonjas dans la région du nord-ouest. Cette zone avait été le théâtre de violences graves entraînant de nombreuses victimes, des déplacements forcés et une crise sécuritaire locale.
Contexte et facteurs de conflit
Les tensions interethniques au Ghana, bien que localisées, impliquent des enjeux profonds liés à la compétition pour les ressources foncières, l’accès aux pouvoirs traditionnels et la gestion économique locale. Le conflit Brefors-Gonjas avait recyclé des rancunes anciennes, accentuées par des facteurs sociaux et économiques défavorables.
Cette lutte a exacerbé la fragilité des institutions locales, en particulier les mécanismes de médiation et de dialogue communautaire, provoquant un cercle vicieux de violences périodiques et de représailles.
L’accord de paix : éléments-clés et ambitions
Sous la médiation active des autorités ghanéennes et de plusieurs organisations internationales, l’accord prévoit un désarmement progressif, la création d’une zone démilitarisée sensible, et la mise en place d’une commission de dialogue interethnique permanente. Cette structure aura pour mission de traiter les différends locaux de manière pacifique et de renforcer la cohésion sociale.
Par ailleurs, un volet réparations a été intégré au dispositif, avec un soutien aux victimes pour l’accès aux soins, la reconstruction et le relogement. Ce mécanisme a été salué comme essentiel pour la réconciliation à long terme.
Répondre aux causes profondes du conflit est aussi un axe fondamental de l’accord. Des projets conjoints ont été lancés pour améliorer l’accès à l’éducation, développer les infrastructures et encourager la diversification agricole. L’objectif est de favoriser l’intégration et l’égalité d’accès aux ressources économiques pour toutes les communautés.
Perspectives et défis
Le succès du processus dépendra largement de la continuité de ces efforts à travers un suivi rigoureux, une implication réelle des autorités traditionnelles et locales, et un engagement durable des acteurs civils. Le risque d’une reprise du conflit existe toujours, surtout si les promesses restent lettre morte ou si des facteurs externes viennent attiser les divisions.
Cependant, cette victoire diplomatique est perçue comme un signal fort pour la stabilité régionale, un modèle susceptible d’être adapté dans d’autres zones d’Afrique confrontées à des tensions communautaires similaires.
Un modèle pour l’Afrique et au-delà
Au-delà du contexte ghanéen, cette démarche témoigne de l’importance croissante des mécanismes locaux de résolution pacifique des conflits, valorisant le dialogue, la concertation et la justice transitionnelle. Elle illustre aussi la nécessité d’une approche globale combinant sécurité, développement et justice sociale pour construire des sociétés résilientes.
Le retour à la paix dans le nord-ouest du Ghana devrait renforcer la confiance des citoyens dans les institutions démocratiques, un préalable essentiel à la consolidation de la paix et de la stabilité politique pour les prochaines années.
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