Le Conseil de l’Europe protège la Convention des droits de l’Homme face à neuf États

Le Conseil de l’Europe, institution phare de la défense des droits humains sur le continent européen, a récemment pris une décision d’importance majeure : il a refusé toute tentative d’affaiblissement de la Convention européenne des droits de l’Homme, malgré la pression de neuf États membres souhaitant revoir certains de ses principes fondamentaux. Cette position ferme a été saluée par de nombreux acteurs de la société civile et des organisations internationales, qui y voient un rempart essentiel contre la montée des populismes et des dérives autoritaires en Europe et au-delà.

Un contexte de tensions et de remises en cause

Depuis plusieurs années, la Convention européenne des droits de l’Homme, adoptée en 1950, fait l’objet de critiques croissantes de la part de certains gouvernements européens. En cause : des arrêts de la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) jugés trop contraignants, notamment sur les questions migratoires, de sécurité ou de souveraineté nationale. Les États concernés – parmi lesquels la Hongrie, la Pologne, la Turquie ou encore le Royaume-Uni – estiment que la Convention limite leur marge de manœuvre face à des enjeux internes sensibles.

En mai 2025, ces neuf États ont officiellement demandé une révision des mécanismes de contrôle de la CEDH, arguant de la nécessité de « moderniser » la Convention pour l’adapter aux nouveaux défis sécuritaires et migratoires. Cette demande a suscité une vive inquiétude chez les défenseurs des droits, qui redoutent un recul historique des protections garanties aux citoyens européens.

La réponse du Conseil de l’Europe

Réuni à Strasbourg, le Conseil de l’Europe a opposé une fin de non-recevoir à ces demandes, réaffirmant le caractère universel et inaliénable des droits inscrits dans la Convention. La secrétaire générale de l’institution a souligné que « la protection des droits fondamentaux ne saurait être subordonnée à des considérations politiques ou sécuritaires ». Elle a rappelé que la Convention constitue un socle commun pour l’ensemble des 46 États membres, et un modèle pour le monde entier.

La Cour européenne des droits de l’Homme, de son côté, a publié un communiqué rappelant son indépendance et son rôle de gardienne des libertés publiques. Plusieurs juges ont mis en garde contre le risque de « fragmentation » du système européen de protection des droits, en cas de remise en cause des engagements pris par les États.

Les réactions de la société civile et de la communauté internationale

La décision du Conseil de l’Europe a été saluée par de nombreuses ONG, dont Amnesty International, Human Rights Watch et la Fédération internationale des droits de l’Homme. Ces organisations ont appelé à une mobilisation citoyenne pour défendre la Convention et à une vigilance accrue face aux tentatives de remise en cause des acquis démocratiques.

Au sein de l’Union européenne, plusieurs responsables politiques ont exprimé leur soutien au Conseil de l’Europe, soulignant l’importance de préserver l’État de droit et la séparation des pouvoirs. La France, l’Allemagne et les pays nordiques se sont particulièrement distingués par leur engagement en faveur du système européen de protection des droits.

Les enjeux pour l’Afrique et le monde

La Convention européenne des droits de l’Homme fait figure de référence pour de nombreux pays africains, qui s’en inspirent pour élaborer leurs propres textes fondamentaux. Sa remise en cause aurait des répercussions bien au-delà du continent européen, affaiblissant la crédibilité des institutions internationales et la protection des minorités.

Pour l’Afrique, où les droits humains sont encore trop souvent bafoués, le maintien d’un cadre juridique exigeant au niveau international est essentiel pour soutenir les sociétés civiles et encourager les réformes.

Un rempart contre les dérives autoritaires

La montée des populismes et des régimes illibéraux en Europe et ailleurs met à l’épreuve la résilience des systèmes démocratiques. Le Conseil de l’Europe, en défendant la Convention, rappelle que la protection des droits fondamentaux est un principe non négociable, quelles que soient les circonstances.

Les juristes et les militants insistent sur la nécessité de renforcer l’éducation aux droits humains et de promouvoir une culture du respect et de la tolérance. Ils appellent également à une réforme des institutions pour les rendre plus accessibles et plus proches des citoyens.

Conclusion

En refusant d’affaiblir la Convention européenne des droits de l’Homme, le Conseil de l’Europe envoie un signal fort à tous ceux qui défendent la dignité, la liberté et la justice. Pour Africanova, cette actualité est l’occasion de rappeler l’importance des normes internationales et de la solidarité entre les peuples face aux menaces contre les droits humains.

Related posts

Explosion des startups fintech à Lagos : vers une nouvelle Silicon Valley africaine ?

Statue d’Arnaud Beltrame inaugurée à Bry-sur-Marne, hommage à un « héros français »

Manifestations à Dakar contre la vie chère – Les syndicats appellent à une grève générale