Sous-titre : Analyse de la transformation des Forces armées maliennes, de leur rôle stratégique dans l’Alliance des États du Sahel et des enjeux sécuritaires régionaux
Introduction
En 2025, les Forces armées maliennes (FAMa) s’imposent comme un acteur central de la sécurité au Sahel. Portée par une dynamique de réarmement, de professionnalisation et d’alliances régionales, l’armée malienne joue désormais un rôle moteur au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), regroupant le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Cette montée en puissance, saluée par certains, suscite aussi des interrogations sur l’équilibre des forces, la gouvernance militaire et les perspectives de stabilité dans une région en proie à la violence djihadiste et aux crises politiques.
Réarmement et réorganisation : les clés de la montée en puissance
Depuis le retrait progressif des forces françaises et la fin de l’opération Barkhane, le Mali a investi massivement dans la modernisation de ses équipements, la formation de ses troupes et le renforcement de ses capacités de renseignement. Les FAMa bénéficient de nouveaux matériels (blindés, drones, artillerie), de partenariats avec la Russie et la Turquie, et d’un recrutement accru, notamment dans les régions du Nord et du Centre.
La réorganisation du commandement, la création de forces spéciales et l’intégration de milices locales ont permis une meilleure adaptation aux menaces asymétriques et une plus grande mobilité sur le terrain. Cette transformation s’accompagne d’un effort de communication visant à renforcer le moral des troupes et la confiance de la population.
L’armée malienne au cœur de l’AES : coopération et leadership
Au sein de l’Alliance des États du Sahel, les FAMa jouent un rôle moteur dans la coordination des opérations anti-terroristes, le partage du renseignement et la sécurisation des frontières. Les exercices conjoints, la mutualisation des ressources et la création d’un état-major intégré témoignent de la volonté des trois pays de s’affranchir des tutelles extérieures et de bâtir une architecture de sécurité régionale.
Le leadership malien s’exprime aussi sur le plan diplomatique, avec une voix forte dans les négociations internationales et une capacité à mobiliser l’opinion publique autour de la souveraineté et de la lutte contre le terrorisme.
Défis persistants et controverses
Malgré ces avancées, l’armée malienne reste confrontée à des défis majeurs : attaques récurrentes des groupes djihadistes, tensions communautaires, accusations de violations des droits humains et difficultés de coordination avec certains partenaires internationaux. La gouvernance militaire, marquée par une forte centralisation du pouvoir, suscite des interrogations sur la place des civils, la transparence des opérations et la gestion des ressources.
Les ONG et les organisations internationales appellent à un renforcement du contrôle parlementaire, à la formation au droit international humanitaire et à la participation accrue des femmes dans les forces armées.
Perspectives pour la sécurité régionale
La montée en puissance des FAMa redéfinit les équilibres au Sahel. Si elle permet de contenir certaines menaces et de restaurer l’autorité de l’État sur des zones autrefois hors de contrôle, elle pose aussi la question de la pérennité du modèle AES, de l’inclusion des acteurs locaux et du dialogue avec les communautés. La stabilité durable passera par une approche globale, associant sécurité, développement et gouvernance partagée.
Conclusion
En 2025, les Fama apparaissent comme une force incontournable au Sahel, symbole d’une Afrique de l’Ouest en quête de souveraineté et de solutions africaines aux défis sécuritaires. Leur montée en puissance doit s’accompagner d’une vigilance accrue sur le respect des droits, la transparence et l’intégration régionale, pour bâtir une paix solide et durable.