Introduction :
L’Afrique est paradoxalement l’un des continents les moins responsables des émissions de gaz à effet de serre (3 % du total mondial) et l’un des plus affectés par leurs conséquences. Sécheresses, inondations, montée des eaux : la crise climatique exacerbe les inégalités socio-économiques tout en révélant un potentiel de leadership africain dans la transition écologique mondiale.
Vulnérabilités climatiques structurelles
- Sécheresses récurrentes : Dans le Sahel, la désertification avance de 1 km par an, menaçant les moyens de subsistance de millions d’agriculteurs et d’éleveurs.
- Inondations catastrophiques : En Afrique australe, le cyclone Idai (2019) a détruit des infrastructures vitales au Mozambique, au Zimbabwe et au Malawi.
- Montée des eaux côtières : Lagos, Abidjan et Dakar sont confrontées à une érosion rapide qui met en péril leurs quartiers côtiers.
L’Afrique comme laboratoire de solutions climatiques
- Reforestation communautaire : Le projet Grande Muraille Verte vise à planter 8 000 km d’arbres pour stopper l’avancée du désert dans 11 pays africains.
- Énergies renouvelables : Le Maroc produit déjà 40 % de son énergie via le solaire et l’éolien, tandis que le Kenya mise sur la géothermie.
- Agriculture résiliente : Des techniques agroécologiques comme le zaï (Burkina Faso) permettent de restaurer les sols dégradés tout en augmentant les rendements agricoles.
Étude de cas : Le leadership climatique du Gabon
Le Gabon s’impose comme un modèle en matière de gestion durable des forêts tropicales :
- Forêts intactes : Plus de 88 % du territoire gabonais est couvert de forêts, absorbant 140 millions de tonnes de CO₂ chaque année.
- Initiatives innovantes : Le Gabon a lancé un marché carbone national, permettant aux entreprises internationales d’acheter des crédits carbone pour compenser leurs émissions.
- Reconnaissance mondiale : En 2021, le Gabon est devenu le premier pays africain à recevoir un paiement international pour ses efforts de conservation (17 millions USD).
Défis structurels pour une justice climatique africaine
- Financements insuffisants : Les promesses des pays riches lors des COP (100 milliards USD/an) restent largement non tenues.
- Conflits d’intérêts locaux : Dans certains pays comme la RDC, l’exploitation minière dans les zones protégées compromet les efforts de conservation.
- Manque d’infrastructures résilientes : Les villes africaines manquent cruellement d’aménagements adaptés aux catastrophes climatiques (digues, systèmes d’évacuation).
Perspectives pour un leadership africain
L’Afrique peut-elle devenir un acteur clé dans la lutte contre le changement climatique ? Des initiatives comme Africa Adaptation Initiative montrent une volonté croissante de placer le continent au centre des négociations internationales tout en mobilisant ses savoirs traditionnels pour proposer des solutions innovantes.