Afrique du Sud : sept jours de deuil national pour saluer la mémoire d’Edgar Lungu, une figure majeure de l’Afrique australe
Un hommage régional à un dirigeant influent
Le 13 juin 2025, l’Afrique du Sud a décrété sept jours de deuil national en hommage à l’ancien président zambien Edgar Lungu, décédé récemment. Cette décision, saluée par l’ensemble des pays de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), témoigne de l’importance de la figure de Lungu dans la région et de la solidarité entre États africains face à la perte d’un dirigeant de premier plan.
Des cérémonies officielles ont été organisées à Pretoria, Lusaka et dans d’autres capitales de la région, réunissant chefs d’État, diplomates, représentants de la société civile et citoyens venus rendre hommage à celui qui a marqué l’histoire politique de la Zambie et de l’Afrique australe. Les drapeaux ont été mis en berne, et des messages de condoléances ont afflué du continent entier, soulignant l’impact régional de la disparition de Lungu.
Le parcours d’Edgar Lungu : entre réformes et controverses
Edgar Lungu a dirigé la Zambie de 2015 à 2021. Son mandat a été marqué par des réformes économiques ambitieuses, notamment dans les secteurs des infrastructures, de l’agriculture et des mines. Il a également joué un rôle clé dans la médiation de plusieurs crises régionales, s’impliquant dans les dossiers du Zimbabwe, du Mozambique et de la République démocratique du Congo.
Cependant, son héritage reste contrasté. Si certains saluent sa contribution à la stabilité et au développement, d’autres lui reprochent une gestion autoritaire du pouvoir, des restrictions aux libertés publiques et une dérive vers le clientélisme. La société civile zambienne et plusieurs ONG internationales ont régulièrement dénoncé des atteintes aux droits humains et à la liberté de la presse sous sa présidence.
Les enjeux pour la SADC et l’Afrique australe
La décision de l’Afrique du Sud d’honorer la mémoire de Lungu pendant une semaine entière va au-delà du simple hommage protocolaire. Elle met en lumière les enjeux de cohésion régionale et de continuité politique au sein de la SADC. La stabilité de la Zambie, pays charnière entre l’Afrique centrale et australe, est perçue comme un facteur clé pour la paix et le développement de la région.
Les dirigeants de la SADC ont profité des cérémonies pour réaffirmer leur engagement en faveur de la démocratie, de la bonne gouvernance et de la résolution pacifique des conflits. Ils ont également appelé à la poursuite du dialogue et de la réconciliation nationale en Zambie, afin de préserver l’unité et la stabilité du pays après la disparition d’un leader aussi influent.
Les perspectives pour la démocratie et le développement
Le deuil national décrété en Afrique du Sud et dans d’autres pays de la région est aussi l’occasion de réfléchir aux défis à venir : relance économique, lutte contre la corruption, renforcement des institutions démocratiques et inclusion sociale. Les sociétés africaines attendent de leurs dirigeants qu’ils tirent les leçons du passé et œuvrent pour une gouvernance plus transparente et plus équitable.
La jeunesse, en particulier, aspire à un renouvellement du leadership et à une plus grande participation à la vie politique. Les cérémonies d’hommage à Lungu sont donc aussi un moment de transmission et d’engagement pour les générations futures.