Lac Tchad – Menace hydrique accrue, le lac recule à nouveau

Le lac Tchad, véritable poumon hydrique et vital du Sahel, fait face à une nouvelle menace majeure : son recul s’intensifie en 2025, déstabilisant les écosystèmes, les économies locales et menaçant la sécurité alimentaire de millions de personnes dans plusieurs pays riverains, dont le Niger, le Tchad, le Cameroun et le Nigeria.

Depuis plusieurs décennies, ce lac, autrefois l’un des plus vastes de la région, a vu sa surface se réduire drastiquement, victime conjuguée du changement climatique, de la surexploitation agricole et des conflits armés qui entravent une gestion durable. En septembre 2025, les rapports scientifiques soulignent une diminution supplémentaire de près de 10% de sa superficie, record depuis 20 ans, amplifiant la pression sur les populations dépendantes de ses ressources.

La baisse des niveaux d’eau affecte directement la pêche, principale source de revenus pour des milliers de familles, mais aussi l’irrigation, la biodiversité, et même l’approvisionnement en eau potable. Les migrations forcées se multiplient, engendrant tensions et conflits locaux, notamment entre agriculteurs et éleveurs sur les ressources rares. Le lac Tchad est ainsi un enjeu à la fois environnemental et sécuritaire.

Les autorités régionales, regroupées au sein de la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT), appellent à une mobilisation internationale accrue pour soutenir les efforts de restauration, incluant la promotion d’initiatives innovantes telles que la reforestation des zones humides, le contrôle des prélèvements d’eau, et un meilleur suivi géologique et hydrologique. Le financement reste cependant en deçà des besoins pour un programme ambitieux de régénération du lac.

Par ailleurs, les impacts indirects du recul du lac sur la santé humaine font l’objet d’études approfondies, notamment en raison de l’augmentation des maladies hydriques et de la malnutrition, conséquence logique de la dégradation des systèmes agricoles et halieutiques. Dans plusieurs communautés, les femmes et les enfants sont les plus exposés à ces effets délétères.

La situation du lac Tchad est emblématique des défis posés par le changement climatique aux zones arides et semi-arides, et souligne l’importance d’une action intégrée entre états riverains, organisations internationales et populations locales. Il s’agit aussi d’une alerte sur la nécessité d’adapter les politiques de développement rural et de gestion des ressources naturelles aux changements environnementaux rapides.

Africanova.info reste attentive aux initiatives en cours et à venir pour préserver ce patrimoine naturel essentiel à la stabilité du Sahel et au bien-être de millions d’acteurs locaux.

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