Résumé de l’actualité
La Zambie traverse une crise politique majeure après que le président Hakainde Hichilema a été exclu des funérailles nationales de son prédécesseur, Edgar Lungu, décédé la semaine dernière. Cette décision, jugée inédite et controversée, a provoqué une onde de choc dans tout le pays, alimentant les tensions entre partisans des deux camps et suscitant l’inquiétude de la communauté internationale.
Contexte et faits saillants
Edgar Lungu, ancien président de la Zambie (2015-2021), est décédé le 8 juin 2025 à Lusaka des suites d’une longue maladie. Son décès a immédiatement ravivé les clivages politiques dans un pays déjà marqué par des rivalités historiques entre le Patriotic Front (PF) et l’United Party for National Development (UPND) du président Hichilema.
Le comité d’organisation des funérailles, dominé par des proches de Lungu, a officiellement refusé la présence du chef de l’État, invoquant des « raisons de sécurité ». Cette exclusion a été perçue comme une humiliation par les partisans du président et un affront à la tradition républicaine, qui veut que tous les anciens chefs d’État soient honorés dans l’unité nationale.
Réactions et conséquences
- Manifestations : Des rassemblements spontanés ont éclaté à Lusaka, Ndola et Kitwe, avec des slogans dénonçant la « politisation de la mort ». La police a dispersé plusieurs cortèges, procédant à des dizaines d’arrestations.
- Appels au dialogue : L’Union africaine et la SADC ont appelé au calme et à la retenue, exhortant les acteurs politiques à privilégier la réconciliation.
- Risques pour la stabilité : Les analystes redoutent une escalade, alors que des rumeurs de défections au sein de l’armée circulent. Les marchés financiers zambiens ont connu une forte volatilité, le kwacha perdant 2 % face au dollar en 48h.
Analyse et perspectives
Cette crise révèle la fragilité de la démocratie zambienne, pourtant citée en exemple en Afrique australe. L’exclusion du président Hichilema des funérailles de Lungu pourrait marquer un tournant, avec un risque de polarisation accrue et de violences politiques. Les prochains jours seront décisifs : un appel au dialogue national est attendu, tandis que la société civile multiplie les initiatives pour éviter l’embrasement.