Depuis son investiture en juin 2025, le président sud-coréen Lee Jae-myung s’est engagé dans une politique étrangère dite « pragmatique », cherchant à concilier coopération internationale et intérêts nationaux dans un contexte mondial tendu. Sa présidence marque un tournant notable, rompant avec la diplomatie plus idéologique et agressive de son prédécesseur Yoon Suk-yeol.
Une politique d’équilibre entre grandes puissances
Lee Jae-myung affiche sa volonté de renforcer l’alliance historique avec les États-Unis, en affirmant que ce partenariat reste le « fondement central » de sa politique étrangère. Toutefois, à la différence de son prédécesseur, qui avait accentué l’opposition à la Chine et à la Corée du Nord, Lee privilégie une approche plus nuancée, cherchant à rouvrir le dialogue avec Pékin et Pyongyang.
Ce changement de ton intervient alors que la Corée du Sud fait face à des défis sécuritaires majeurs, notamment la menace nucléaire nord-coréenne, et à un environnement régional marqué par la rivalité sino-américaine.
Reprise du dialogue avec la Corée du Nord
Le nouveau président a exprimé son intention d’ouvrir des « fenêtres diplomatiques » avec la Corée du Nord, sans pour autant renoncer à une dissuasion robuste. Cette position pragmatique vise à apaiser les tensions tout en maintenant un dispositif militaire solide avec des investissements accrus dans la défense.
Cette dualité reflète la complexité de la situation, où Paix et sécurité cohabitent avec la méfiance et la rivalité historique entre les deux Corées.
Relations inédites avec le Japon
L’un des dossiers les plus délicats reste la relation avec le Japon, historiquement marquée par des conflits mémoriels et territoriaux, notamment autour des îlots Dokdo. Lee Jae-myung se veut rassurant en appelant à une coopération renforcée, notamment dans les domaines économique, technologique et sécuritaire.
Toutefois, des divergences persistent sur les questions historiques, qui alimentent une opinion publique coréenne souvent critique à l’égard du gouvernement nippon.
Face aux enjeux mondiaux
Sur le plan international, la présence américaine avec 28 000 soldats sur le sol sud-coréen constitue un point de tension dans la relation bilatérale. Lee Jae-myung doit négocier le délicat équilibre entre la pression pour une plus grande autonomie et les exigences sécuritaires liées au voisinage nord-coréen.
Par ailleurs, le contexte géopolitique mondial, marqué par la guerre en Ukraine et la montée des rivalités sino-américaines, oblige Séoul à adapter sa diplomatie, notamment lors des participations aux sommets régionaux comme l’ASEAN.
Perspectives économiques et technologiques
La Corée du Sud continue de consolider ses positions comme puissance technologique majeure, notamment dans la 5G, la robotique et les industries de pointe, avec une politique d’investissement favorisant la compétitivité internationale.
La coopération trilatérale renforcée avec les États-Unis et le Japon est un atout pour développer des chaînes de valeur résilientes face aux tensions commerciales globales.
Conclusion : une diplomatie pragmatique et équilibrée
Le président Lee Jae-myung incarne une nouvelle ère diplomatique en Corée du Sud, basée sur le pragmatisme, le dialogue et la recherche d’un équilibre complexe entre sécurité et ouverture. Sa politique vise à positionner son pays comme un acteur modéré et influent dans un monde en mutation rapide, adapté aux réalités régionales et internationales.