Introduction
Le Kenya, locomotive économique de l’Afrique de l’Est, fait face à une sécheresse exceptionnelle en 2025, la pire depuis plus de vingt ans. Des millions de personnes sont menacées par l’insécurité alimentaire, alors que les récoltes sont en chute libre et que les éleveurs voient leurs troupeaux décimés. Face à l’ampleur de la crise, les solutions locales et les innovations agricoles sont mises à l’épreuve, dans un contexte de changement climatique global.
Une sécheresse historique
Depuis le début de l’année, les précipitations sont inférieures de 60 % à la moyenne saisonnière dans le nord et l’est du Kenya. Les rivières sont à sec, les pâturages disparus, et les réserves d’eau potable s’épuisent. Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), plus de 4 millions de Kényans sont en situation d’insécurité alimentaire aiguë, et 1,5 million d’enfants souffrent de malnutrition.
Les régions les plus touchées sont les comtés d’Isiolo, Turkana, Garissa et Marsabit, où les populations pastorales vivent dans une précarité extrême.
Les causes de la crise
La sécheresse actuelle s’explique par une combinaison de facteurs :
- Changement climatique : L’augmentation des températures et la variabilité accrue des pluies rendent les cycles agricoles imprévisibles.
- Déforestation et dégradation des sols : La pression démographique et l’exploitation intensive des terres fragilisent les écosystèmes.
- Conflits pour l’accès à l’eau et aux pâturages : Les tensions entre communautés pastorales s’aggravent, parfois jusqu’à des affrontements violents.
Les conséquences humaines et économiques
La crise alimentaire a des répercussions majeures :
- Augmentation du prix des denrées de base (maïs, sorgho, lait).
- Déplacement de populations à la recherche de nourriture et d’eau.
- Fermeture d’écoles et hausse du travail des enfants.
- Perte de revenus pour les agriculteurs et les éleveurs, aggravant la pauvreté rurale.
Les réponses locales et nationales
Face à l’urgence, les autorités kényanes et les ONG multiplient les initiatives :
- Distribution d’aide alimentaire d’urgence dans les zones les plus touchées.
- Forages de puits et installation de systèmes de collecte d’eau de pluie.
- Promotion de cultures résilientes (sorgho, millet, patate douce) moins gourmandes en eau.
- Appui à l’agroécologie et à l’agriculture de conservation pour restaurer les sols.
Le gouvernement a également lancé un plan de soutien aux éleveurs, incluant la vaccination des troupeaux et la création de marchés de bétail subventionnés.
Les innovations et solutions durables
De nombreuses solutions innovantes émergent :
- Utilisation de technologies mobiles pour alerter les agriculteurs sur les prévisions météo et les bonnes pratiques agricoles.
- Micro-assurances climatiques pour indemniser les pertes de récoltes.
- Coopératives locales pour mutualiser les ressources et renforcer la résilience des communautés.
Les femmes jouent un rôle clé dans la gestion des ressources et la diffusion des innovations, malgré les obstacles culturels et économiques.
Les défis à relever
Malgré ces efforts, les défis restent immenses :
- Manque de financements pour généraliser les solutions éprouvées.
- Difficulté à atteindre les zones les plus isolées.
- Nécessité d’intégrer la gestion des risques climatiques dans toutes les politiques publiques.
Conclusion
La sécheresse au Kenya est un révélateur des vulnérabilités structurelles du pays face au changement climatique. Seule une approche combinant aide d’urgence, innovations locales et politiques de long terme permettra d’éviter une catastrophe humanitaire et de bâtir une agriculture résiliente.