Une annonce qui fait l’effet d’un séisme diplomatique
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a officiellement déclaré, ce 8 juillet 2025, avoir présenté la candidature de Donald Trump au prix Nobel de la Paix. Cette annonce, relayée par les médias israéliens et internationaux, intervient dans un contexte géopolitique explosif marqué par la guerre ouverte entre Israël et l’Iran, et alors que la diplomatie mondiale tente de contenir l’escalade régionale. Netanyahu justifie sa démarche par le rôle « déterminant » joué, selon lui, par l’ancien président américain dans la signature des accords d’Abraham, qui avaient normalisé les relations entre Israël et plusieurs États arabes à partir de 2020.
Les arguments avancés par Netanyahu
Dans sa déclaration, le chef du gouvernement israélien a souligné que « Donald Trump a contribué à faire avancer la paix au Moyen-Orient comme peu d’autres dirigeants avant lui ». Il cite notamment les accords historiques signés avec les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Maroc et le Soudan, ainsi que la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël. Pour Netanyahu, ces initiatives ont « transformé la dynamique régionale » et ouvert la voie à une coopération inédite entre Israël et une partie du monde arabe.
Réactions contrastées en Israël et à l’étranger
L’annonce a immédiatement suscité des réactions contrastées. En Israël, la droite nationaliste salue une reconnaissance méritée du rôle de Trump, tandis que l’opposition et une partie de la société civile rappellent que la situation sur le terrain reste marquée par des tensions, notamment avec les Palestiniens et dans la bande de Gaza. Plusieurs ONG israéliennes dénoncent une « instrumentalisation politique » du Nobel de la Paix.
À l’international, les réactions sont tout aussi partagées. Les alliés traditionnels des États-Unis au sein du Golfe affichent leur soutien à la démarche, tandis que l’Union européenne, par la voix de son porte-parole, rappelle que « la paix durable au Moyen-Orient passe par une solution négociée au conflit israélo-palestinien ». En Iran, la proposition est qualifiée de « provocation » et d’« insulte aux victimes du conflit ».
Le Nobel de la Paix, un enjeu de soft power
La candidature de Donald Trump au Nobel de la Paix intervient dans un contexte où la valeur symbolique du prix est de plus en plus débattue. Depuis plusieurs années, le comité Nobel est critiqué pour ses choix parfois jugés politiques ou prématurés. L’initiative de Netanyahu relance le débat sur le rôle du Nobel comme instrument de diplomatie et de soft power, au moment où les équilibres mondiaux sont en pleine recomposition.
Perspectives et enjeux pour la diplomatie régionale
Au-delà de la polémique, cette annonce met en lumière la complexité des dynamiques de paix au Moyen-Orient. Si les accords d’Abraham ont permis des avancées diplomatiques, la guerre actuelle avec l’Iran et la persistance du conflit israélo-palestinien montrent les limites de la normalisation. Les analystes estiment que la proposition de Netanyahu vise aussi à renforcer ses alliances internationales et à consolider son image sur la scène intérieure, alors que son gouvernement fait face à de vives critiques.