Introduction
En 2025, l’Union africaine (UA) fait face à une conjoncture exceptionnelle. Alors que l’organisation s’apprête à élire le nouveau président de sa Commission, le continent est secoué par une série de crises sécuritaires et politiques majeures. Les chefs d’État, réunis lors du sommet annuel à Addis-Abeba, sont confrontés à la nécessité d’un sursaut diplomatique et d’une prise de responsabilité accrue pour éviter l’aggravation des conflits et renforcer la stabilité africaine16.
Les huit priorités stratégiques de l’UA pour 2025
Selon les analyses du Crisis Group, l’UA doit concentrer ses efforts sur huit axes majeurs :
- Soutenir la médiation au Soudan : alors que la guerre civile menace de s’étendre, l’UA est appelée à jouer un rôle central pour faciliter le dialogue et éviter l’effondrement total du pays.
- Prévenir un conflit régional dans les Grands Lacs : la tension entre la RDC, le Rwanda et l’Ouganda nécessite une diplomatie proactive pour éviter une escalade régionale.
- Renforcer la sécurité en Somalie : la lutte contre Al-Shabaab et la stabilisation du pays restent des priorités, avec le lancement d’une nouvelle force de l’UA.
- Maintenir le dialogue avec le Sahel central : la région, marquée par les coups d’État et la poussée djihadiste, exige une coopération renforcée et des canaux de communication ouverts.
- Aider le Cameroun à organiser des élections crédibles : dans un contexte de crise anglophone et de tensions politiques, l’UA doit garantir la transparence et l’inclusivité du scrutin.
- Empêcher l’effondrement du Soudan du Sud : l’accompagnement du processus de paix et la prévention d’une nouvelle guerre civile sont essentiels.
- Définir une réponse commune au changement climatique : l’impact du climat sur la sécurité et la stabilité exige une stratégie concertée.
- Soutenir la gouvernance et la démocratie : la consolidation des institutions et le respect des droits humains sont indispensables pour une paix durable.
Contexte géopolitique : un continent sous pression
L’Afrique est aujourd’hui le théâtre de multiples conflits : guerre civile au Soudan, instabilité chronique en République centrafricaine, divisions persistantes en Libye, crise politique au Mozambique, tensions en Éthiopie et dans les régions des Grands Lacs. L’UA doit également composer avec la montée de l’extrémisme violent, la multiplication des coups d’État et la fragilité de certains États membres65.
Face à une communauté internationale moins présente, les dirigeants africains sont poussés à assumer une plus grande part de responsabilité dans la résolution des crises. L’UA ne peut plus se permettre une posture attentiste ou non interventionniste, sous peine de voir les conflits s’étendre et déstabiliser l’ensemble du continent16.
Leadership et réforme institutionnelle
L’élection du nouveau président de la Commission de l’UA est perçue comme une opportunité de relancer les grandes initiatives du continent : « Faire taire les armes », libre circulation des personnes, intégration économique et réforme de la gouvernance panafricaine78. Les attentes sont fortes autour de la capacité de la nouvelle équipe à surmonter les blocages internes, à coordonner les réponses aux crises et à renforcer la voix de l’Afrique sur la scène internationale.
Enjeux pour l’avenir
La réussite de l’UA en 2025 dépendra de sa capacité à agir vite et collectivement, à mobiliser ses ressources diplomatiques et à s’appuyer sur les institutions régionales et la société civile. La paix, la sécurité et la stabilité du continent sont à ce prix167.