Guerre en Ukraine – Répercussions sur les approvisionnements africains

Introduction

La guerre en Ukraine, en perturbant les exportations de céréales et d’oléagineux, a plongé l’Afrique dans une crise alimentaire sans précédent. Avec 32 % des importations de blé africain dépendant de la Russie et 12 % de l’Ukraine, le conflit expose les vulnérabilités d’un continent déjà fragilisé par les sécheresses et les conflits locaux13.

1. Une dépendance critique aux céréales ukraino-russes

L’Afrique importe 63,4 % de sa consommation de blé, principalement de Russie et d’Ukraine1. Les régions les plus touchées :

  • Afrique du Nord (Égypte, Algérie) : 50 % de leurs importations de blé proviennent de la région de la mer Noire.
  • Afrique de l’Ouest (Nigéria) : Hausse de 45 % des prix du blé depuis février 2022, impactant les produits de base comme le pain3.
  • Corne de l’Afrique : La Somalie et l’Éthiopie, déjà en proie à la sécheresse, subissent une inflation record des denrées (+60 % pour le maïs)1.

2. L’effet domino sur les marchés agricoles africains

La flambée des prix des engrais russes (dont l’UE dépend à 40 %) aggrave la situation :

  • Crise des intrants : Les coûts des engrais azotés ont triplé, réduisant les rendements des cultures locales (maïs, riz).
  • Stratégies d’adaptation : Certains pays, comme le Sénégal, se tournent vers des alternatives (bioengrais, partenariats avec l’Inde), mais ces solutions restent marginales5.

3. Vers une souveraineté alimentaire africaine ?

Face à cette crise, des initiatives émergent pour réduire la dépendance aux importations :

  • ZLECAf : La Zone de libre-échange continentale encourage les échanges intra-africains de céréales (exemple : blé sud-africain vers le Kenya).
  • Investissements locaux : Le Maroc et l’Égypte développent des projets de méga-silos et de logistique portuaire pour sécuriser les stocks3.
  • Agriculture résiliente : Promotion de cultures alternatives (sorgho, millet) moins dépendantes des engrais chimiques1.

Conclusion

Si la guerre en Ukraine a révélé les failles du système alimentaire africain, elle catalyse aussi des réformes structurelles. La transition vers une agriculture durable et diversifiée, couplée à des politiques régionales coordonnées, pourrait transformer cette crise en opportunité pour l’autosuffisance continentale15.

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