Chapeau :
L’ancien président du Ghana, John Mahama, appelle à accélérer la production pétrolière pour profiter des dernières années de rentabilité avant la transition mondiale vers les énergies renouvelables. Un choix stratégique qui suscite débat, entre opportunité économique et risque de retard sur la transition verte.
Introduction : « Pomper du pétrole comme s’il n’y avait pas de lendemain »
Face à la montée en puissance des énergies renouvelables, John Mahama, candidat à la présidentielle de 2025, prône une exploitation accélérée des ressources pétrolières du Ghana. Selon lui, le pays doit profiter du « temps qui reste » avant que la demande mondiale ne s’effondre, sous l’effet de la transition énergétique. Mais cette stratégie divise la classe politique, les économistes et la société civile.
Le contexte : un Ghana riche en pétrole, mais vulnérable
Découvertes au large des côtes ghanéennes, les réserves de pétrole ont permis au pays d’entrer dans le cercle des producteurs africains.
- Les revenus pétroliers financent une partie du budget national, mais le secteur reste exposé à la volatilité des prix et à la concurrence internationale.
- La croissance économique du Ghana dépend encore fortement de l’or, du cacao et des transferts de la diaspora.
Le pari de Mahama : accélérer avant la transition
John Mahama estime que le Ghana doit « pomper du pétrole comme s’il n’y avait pas de lendemain » pour maximiser les revenus avant que la transition verte ne rende le pétrole obsolète.
- Il propose d’augmenter la production, d’attirer de nouveaux investisseurs et de renforcer la capacité de raffinage locale.
- Ce choix vise à générer des fonds pour financer l’éducation, la santé et les infrastructures.
Les critiques : un risque de dépendance et de retard écologique
Les partisans de la transition énergétique dénoncent une vision à court terme :
Les enjeux sociaux et politiques
La question pétrolière est au cœur du débat électoral :
- Les partisans de Mahama mettent en avant la création d’emplois, la lutte contre la pauvreté et la nécessité de financer le développement.
- Les opposants craignent une mauvaise gestion des revenus, la corruption et la marginalisation des communautés locales impactées par l’exploitation pétrolière.
Le Ghana face au défi de la diversification
Pour éviter le « syndrome hollandais » (dépendance excessive à une seule ressource), le Ghana doit investir dans l’agriculture, l’industrie et les services.
- La diversification économique est essentielle pour assurer une croissance durable et résiliente.
- Le pays dispose d’atouts : stabilité politique, main-d’œuvre jeune, climat d’affaires attractif.
Conclusion : Un pari risqué mais assumé
Le choix de John Mahama de miser sur le pétrole à court terme est un pari audacieux. Il pourrait rapporter gros au Ghana, mais comporte aussi des risques majeurs pour l’avenir. Le véritable défi sera d’investir les revenus pétroliers dans la diversification et la transition, pour que le pays ne reste pas prisonnier du passé énergétique.