Lancement d’une nouvelle ère industrielle à Tema
Le Ghana, deuxième producteur mondial de cacao, a franchi une étape décisive dans sa stratégie de transformation locale avec l’inauguration, le 29 mai, d’une usine ultramoderne à Tema, près d’Accra. Ce projet, salué par le président Nana Akufo-Addo lors d’une cérémonie officielle, vise à créer 500 emplois directs et à renforcer la valeur ajoutée du cacao ghanéen sur les marchés internationaux.
Les faits : une usine de pointe pour transformer le cacao sur place
L’usine, fruit d’un partenariat public-privé entre le gouvernement ghanéen et un consortium d’investisseurs locaux et étrangers, dispose d’une capacité de traitement de 60 000 tonnes de fèves par an. Elle produira du beurre de cacao, de la poudre et des produits semi-finis destinés à l’exportation, mais aussi du chocolat pour le marché local et régional.
Les responsables du projet insistent sur l’importance de la formation et de l’emploi des jeunes : « Nous voulons faire du Ghana un leader africain de la transformation agro-industrielle », explique le directeur général de l’usine.
Un enjeu stratégique pour l’économie ghanéenne
Jusqu’à présent, le Ghana exportait l’essentiel de sa production de cacao sous forme de fèves brutes, captant une faible part de la valeur ajoutée mondiale. Avec cette nouvelle usine, le pays espère inverser la tendance : créer des emplois qualifiés, augmenter les recettes d’exportation et stimuler l’innovation dans la filière.
Le gouvernement mise aussi sur la montée en gamme des produits transformés pour conquérir de nouveaux marchés en Afrique, en Europe et en Asie. La stratégie s’inscrit dans le cadre du programme « Ghana Beyond Aid », qui vise à réduire la dépendance à l’aide extérieure et à promouvoir l’industrialisation.
Les retombées sociales et économiques
L’usine de Tema devrait générer 500 emplois directs et plusieurs milliers d’emplois indirects dans la logistique, la maintenance, l’emballage et la distribution. Les coopératives de producteurs de cacao bénéficieront de contrats plus stables et de meilleures rémunérations, tandis que les jeunes diplômés auront accès à des formations techniques et à des stages en entreprise.
Les autorités espèrent aussi attirer d’autres investisseurs dans la transformation agroalimentaire : huile de palme, noix de cajou, fruits tropicaux. « Le Ghana doit devenir la Suisse du chocolat africain », ambitionne un conseiller du ministère de l’Industrie.
Les défis à relever
Malgré l’enthousiasme, plusieurs défis persistent : accès à l’énergie, coût du transport, qualité des infrastructures, concurrence internationale. Les experts soulignent la nécessité d’investir dans la recherche, la certification des produits et la promotion de marques locales fortes.
La question de la durabilité est également centrale : l’usine s’engage à respecter les normes environnementales, à lutter contre la déforestation et à promouvoir le cacao certifié équitable.
Les réactions : enthousiasme et attentes
L’inauguration a été saluée par les producteurs, les syndicats et les partenaires internationaux. Les ONG appellent à veiller à la juste répartition des bénéfices et à garantir des conditions de travail décentes. Les consommateurs, eux, attendent des produits de qualité à des prix compétitifs.
Sur les réseaux sociaux, de nombreux Ghanéens expriment leur fierté et espèrent que cette initiative sera suivie d’autres projets similaires dans le pays.
Perspectives : vers une filière cacao plus résiliente et innovante
Le succès de l’usine de Tema pourrait servir de modèle pour d’autres pays africains producteurs de cacao, comme la Côte d’Ivoire ou le Cameroun. La transformation locale est vue comme une étape clé pour sortir du piège de la dépendance aux matières premières et bâtir une économie plus résiliente.
Le gouvernement ghanéen prévoit déjà d’ouvrir d’autres unités de transformation dans les régions productrices et de soutenir la création de PME dans la chaîne de valeur.
Conclusion : Le pari de la transformation locale pour l’avenir du Ghana
L’inauguration de l’usine de Tema marque un tournant pour le Ghana et pour toute l’Afrique de l’Ouest. En misant sur la transformation locale, le pays s’offre une chance de créer des emplois, de renforcer sa souveraineté économique et de s’imposer comme un acteur majeur du chocolat et de l’agro-industrie mondiale.