Ghana : crise des déchets électroniques à Agbogbloshie, entre urgence écologique et exploitation humaine

Introduction

La décharge d’Agbogbloshie, située à Accra, reste en 2025 l’épicentre mondial des déchets électroniques, avec des conséquences sanitaires et environnementales catastrophiques. Des milliers de travailleurs informels, dont des enfants, y risquent leur vie quotidiennement pour extraire des métaux précieux, dans un contexte de régulation défaillante et de mondialisation toxique.

Chiffres clés et acteurs

  • Volume annuel : 250 000 tonnes de déchets électroniques traités, dont 80 % importés illégalement d’Europe et d’Amérique du Nord.
  • Travailleurs : 40 000 personnes exposées à des niveaux de plomb et de mercure 100 fois supérieurs aux normes OMS.
  • Enjeu économique : Le secteur informel génère 105 millions de dollars par an, selon la Banque mondiale.

Impacts sanitaires et environnementaux

  • Pollution : Les sols et nappes phréatiques contaminés affectent 2 millions d’habitants dans le Grand Accra.
  • Maladies : Troubles respiratoires, cancers et malformations congénitales en hausse de 30 % depuis 2020.
  • Exploitation infantile : 6 000 enfants de 10 à 14 ans travaillent sur le site, selon l’UNICEF.

Initiatives locales et internationales

  • Recyclage innovant : Projet GreenHub Ghana forme 500 travailleurs à des techniques sécurisées de démantèlement.
  • Législation : Amendements au Hazardous and Electronic Waste Control Act pour criminaliser l’importation illégale.
  • Collaboration UE-Ghana : Financement de 50 millions d’euros pour construire un centre de traitement écologique d’ici 2027.

Recommandations

  • Traçabilité renforcée : Imposer un passeport numérique pour chaque appareil électronique exporté.
  • Justice climatique : Créer un fonds de compensation financé par les multinationales technologiques.
  • Éducation : Intégrer la gestion des déchets dans les programmes scolaires ghanéens.

Related posts

Après Gaza, une recomposition géopolitique autour de Riyad et Téhéran

L’Union européenne dans la tourmente énergétique alors que la Russie verrouille ses exportations

La nouvelle génération d’agences de presse africaines veut rivaliser avec Reuters et l’AFP