Kigali/Accra, 10 avril 2025 – Ils ont entre 20 et 35 ans, maîtrisent le code et les réseaux sociaux, et refusent de reproduire les erreurs de leurs aînés. La génération Z africaine (200 millions de personnes) incarne une rupture radicale avec les modèles économiques hérités de la colonisation.
Le décollage des écosystèmes tech
- Levées de fonds record : 8,3 milliards de dollars en 2024, mais une concentration extrême (80 % au Nigeria, Kenya, Afrique du Sud).
- HealthTech révolutionnaire : Au Rwanda, HealthTech utilise la blockchain pour tracer les médicaments contrefaits, sauvant des milliers de vies. Son algorithme MediChain identifie les faux antirétroviraux avec 99,9 % de précision.
- Agritech solidaire : Agricycle (Ghana) transforme les déchets agricoles en biocarburants et emploie 1 200 femmes dans les zones rurales.
Les obstacles structurels
- Financement hostile : Les banques locales imposent des taux à 18 % pour les prêts aux PME tech, contre 5 % en Europe. Les start-up se tournent vers le crowdfunding éthique (plateforme Afrikwity).
- Dépendance technologique : 90 % des logiciels utilisés sont conçus hors d’Afrique, générant une fuite de 4 milliards de dollars/an en licences.
- Brain drain : 40 % des diplômés en IA quittent le continent chaque année, attirés par les salaires de Silicon Valley ou de Berlin.
L’AfCFTA comme accélérateur
- AfriShip (Sénégal) réduit les coûts logistiques intra-africains de 70 % via une plateforme collaborative regroupant 15 000 transporteurs.
- KivuAI (Rwanda) optimise les routes des camions grâce à l’IA, évitant les zones de conflit au Nord-Kivu. Son algorithme RouteSafe a sauvé 200 conducteurs d’embuscades en 2024.
Conclusion
La tech africaine porte l’espoir d’une décolonisation économique, mais son succès dépendra de sa capacité à concilier innovation disruptive et enracinement communautaire. Le défi est immense : connecter les villages reculés sans reproduire les logiques extractives des multinationales.