Gaza, une crise sans précédent : famine, enfants en danger et aide internationale entravée

La bande de Gaza traverse en ce printemps 2025 la pire crise humanitaire de son histoire récente. Après plus de dix-huit mois de guerre, la population civile est prise au piège d’un blocus quasi-total, de bombardements incessants et d’une crise alimentaire et sanitaire d’une ampleur inédite. Les chiffres et témoignages qui parviennent de l’enclave palestinienne dressent le portrait d’une catastrophe humaine : famine imminente, déplacements massifs, enfants traumatisés et aide internationale paralysée.

Une situation humanitaire catastrophique

Depuis la reprise de l’offensive israélienne début mars, Gaza est soumise à un blocus presque total. Aucun camion d’aide humanitaire n’a pu entrer dans l’enclave depuis la fin de la trêve le 1er mars, marquant la plus longue période de blocage de l’aide depuis le début de la guerre5. Plus de 3 000 camions d’aide de l’UNRWA attendent toujours à la frontière, incapables d’atteindre les populations civiles en détresse2. Les rares convois autorisés à entrer sont parfois pillés ou détournés, et la destruction des infrastructures complique encore davantage l’acheminement des biens essentiels4.

Les conséquences sont dramatiques : la famine menace désormais directement la population, l’accès à l’eau potable est quasi inexistant, et les services de santé sont à l’agonie. Les hôpitaux, privés de carburant, d’électricité et de médicaments, ne peuvent plus fonctionner normalement. Les équipes médicales, épuisées, doivent faire des choix impossibles : qui soigner, qui laisser sans soins13 ?

Les enfants, premières victimes du conflit

Les enfants de Gaza paient le prix le plus lourd de cette guerre. Selon l’UNICEF, plus de 15 600 enfants ont été tués depuis octobre 2023, 34 000 ont été blessés et des milliers sont portés disparus ou vivent dans des conditions de déplacement extrême5. Près de 95 % des écoles ont été endommagées ou détruites, privant une génération entière d’accès à l’éducation et à la stabilité. Les enfants subissent des traumatismes profonds, exposés à la violence, à la perte de proches et à la faim.

L’UNICEF alerte sur l’ampleur de la malnutrition : en février 2025, 16 582 enfants de moins de 5 ans ont reçu des aliments thérapeutiques, mais des dizaines de milliers d’autres restent sans prise en charge. Les campagnes de vaccination, menées dans des conditions périlleuses, ont permis d’immuniser plus de 450 000 enfants contre la polio, mais les risques d’épidémies restent élevés dans les camps surpeuplés et insalubres.

Déplacements forcés et conditions de vie inhumaines

Avec 1,9 million de personnes déplacées, la quasi-totalité de la population de Gaza vit aujourd’hui dans des abris de fortune, des écoles surpeuplées ou des tentes de secours5. Les familles sont contraintes de fuir sans cesse, obéissant aux ordres d’évacuation successifs. L’accès à l’eau, à la nourriture, à l’hygiène et à la sécurité est quasi nul. Les maladies hydriques et la malnutrition sévissent, aggravant la mortalité infantile et la détresse psychologique.

L’aide internationale : un accès quasi impossible

La communauté internationale, par la voix de la France, du Royaume-Uni, de l’Allemagne et du Qatar, multiplie les appels à la levée immédiate des restrictions sur l’aide humanitaire4. Depuis octobre 2023, la France a engagé plus de 200 millions d’euros d’aide humanitaire pour Gaza et acheminé près de 1 200 tonnes de fret par voie aérienne et maritime. Mais ces efforts restent largement insuffisants face à l’ampleur des besoins, tant que les points de passage restent fermés et que les convois sont bloqués ou exposés à des risques de pillage4.

Les travailleurs humanitaires paient eux aussi un lourd tribut : 418 d’entre eux ont perdu la vie depuis le début du conflit, selon l’UNICEF5. Malgré les dangers, les équipes continuent de distribuer de l’eau, des aliments thérapeutiques, des kits d’hygiène et des vêtements chauds à des centaines de milliers de personnes. Mais sans accès sûr et sans entrave, la catastrophe ne peut être évitée.

L’appel des ONG et des agences onusiennes

Face à cette « abomination », selon les mots de l’OMS, les ONG et les agences des Nations unies réclament :

  • L’ouverture immédiate de tous les points de passage pour l’aide humanitaire
  • Un cessez-le-feu durable pour permettre la reconstruction et la protection des civils
  • La protection du personnel humanitaire et des infrastructures médicales
  • Le respect du droit international humanitaire et la protection inconditionnelle des enfants5

Un traumatisme collectif et des perspectives sombres

Au-delà des chiffres, c’est toute une société qui est brisée. Les enfants, les femmes, les personnes âgées vivent dans la peur, la faim et l’incertitude. Les traumatismes psychologiques, la perte de repères et la destruction du tissu social risquent de marquer durablement la région. Les perspectives de paix semblent lointaines, alors que la violence et le blocus se poursuivent sans solution politique en vue.

Conclusion

La crise de Gaza en 2025 est l’une des plus graves du XXIe siècle. Les enfants, premières victimes, subissent une double peine : la violence de la guerre et l’abandon de la communauté internationale. Tant que l’accès à l’aide humanitaire restera entravé, la famine, la maladie et la mort continueront de frapper la population civile. Seule une mobilisation internationale résolue, la levée du blocus et un cessez-le-feu durable permettront d’éviter une catastrophe encore plus grande et de rendre à Gaza une perspective d’avenir

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