Depuis plusieurs mois, la bande de Gaza est plongée dans une crise humanitaire extrême, où la faim et la malnutrition s’installent comme des armes supplémentaires dans un conflit dévastateur. Médecins Sans Frontières (MSF) et l’Organisation des Nations Unies (ONU) ont lancé une alerte rouge en juillet 2025, dénonçant ce qu’ils qualifient d’instrumentalisation délibérée de la famine par certains acteurs, aggravant une situation déjà désespérée. Les restrictions sur les importations alimentaires, autant que la destruction des infrastructures locales, contribuent à une dégradation inédite de la santé publique dans cette enclave surpeuplée.
Une crise alimentaire aggravée par les conflits
La multiplication des raids israéliens et le maintien strict du blocus imposé sur Gaza depuis plus d’une décennie ont réduit à néant les chaînes d’approvisionnement essentielles. Les habitants peinent à accéder aux denrées de première nécessité : les stocks de pain, huile, riz et produits frais sont quasiment épuisés. Les pharmacies manquent de médicaments, et les hôpitaux croulent sous l’afflux de malades, blessés et patients souffrant de malnutrition sévère.
Selon les rapports de MSF, près d’un quart des enfants de moins de 5 ans souffrent désormais de malnutrition aiguë, un record inquiétant qui laisse présager des conséquences sanitaires dévastatrices sur les générations futures.
La famine utilisée comme arme politique et militaire
L’ONG accuse une « utilisation politique de la famine », dénonçant une stratégie militaire qui vise à affaiblir la résistance palestinienne en paralysant les populations civiles. Les attaques ciblées sur les infrastructures de distribution d’aide humanitaire compliquent également la réponse internationale.
Les Nations unies soulignent que les sanctions indirectes, cumulées à la destruction systématique de fermes et entrepôts, créent un état de crise permanent où la survie devient l’unique priorité pour les familles.
Conséquences sanitaires et sociales
Les hôpitaux de Gaza fonctionnent en mode crise permanente, incapables de répondre aux besoins croissants. Les maladies liées à la sous-alimentation, les infections opportunistes et l’effondrement du système sanitaire font peser un lourd tribut. Les enfants subissent des retards de développement irréversibles, et la mortalité infantile s’accroît dangereusement.
Au plan social, la précarité alimentaire exacerbe la pauvreté, augmente les tensions communautaires et ravive les divisions internes. La désespérance pousse de nombreux jeunes vers des voies radicales, alimentant un cercle vicieux de violences.
L’appel à la solidarité internationale
Face à cette urgence, MSF, l’ONU et d’autres acteurs humanitaires demandent un accès inconditionnel et sécurisé à l’aide, la levée des restrictions imposées sur les entrées de nourriture et médicaments, et un cessez-le-feu durable permettant la reconstruction.
Le Conseil de sécurité reste paralysé par des veto, ce qui ralentit la mobilisation internationale. Les organisations appellent à une intervention concertée, mêlant pression diplomatique et soutien humanitaire.
Vers une crise durable et ses implications régionales
Si la situation persiste, les conséquences sanitaires, sociales et politiques dépasseront Gaza, risquant de déstabiliser la région et d’accentuer la polarisation internationale. La résolution de cette crise humanitaire est donc un enjeu majeur de paix et de droits humains.