Gaza, 2025 – La plus longue crise de blocus, une génération d’enfants sacrifiée

En mai 2025, la bande de Gaza traverse la plus longue et la plus grave crise humanitaire de son histoire moderne. Après dix-huit mois de guerre, de blocus et de bombardements, la situation est qualifiée de « catastrophique » par l’ensemble des agences des Nations unies et des ONG présentes sur le terrain. Les enfants, premières victimes de ce conflit, subissent une violence extrême, la faim, la maladie et le déracinement. Le bilan humain s’alourdit chaque jour, tandis que l’aide internationale reste bloquée à la frontière, impuissante face à l’ampleur du drame

Un blocus total, une aide humanitaire paralysée

Depuis la reprise de l’offensive israélienne début mars 2025, tous les points de passage pour l’aide humanitaire sont fermés. Aucun camion n’a pu entrer dans Gaza depuis la fin de la trêve le 1er mars, marquant la plus longue période de blocage de l’aide depuis le début de la guerre. Plus de 3 000 camions d’aide de l’UNRWA attendent à la frontière, incapables de rejoindre les populations civiles en détresse2. Les convois autorisés à entrer sont rares, souvent pillés ou détournés, et la destruction des routes et infrastructures complique davantage l’acheminement de l’aide.

Cette paralysie de l’aide a des conséquences dramatiques : la famine menace directement la population, l’accès à l’eau potable est quasi inexistant, et les services de santé sont à l’agonie. Les hôpitaux, privés de carburant, d’électricité et de médicaments, ne peuvent plus fonctionner normalement. Les équipes médicales, épuisées, doivent faire des choix impossibles : qui soigner, qui laisser sans soins.

Les enfants, premières victimes d’une guerre interminable

Le bilan humain est effroyable : plus de 51 266 personnes ont été tuées à Gaza depuis octobre 2023, dont 15 613 enfants. Plus de 116 991 personnes ont été blessées, dont 34 173 enfants, et 11 200 personnes sont portées disparues, probablement sous les décombres5. Les enfants subissent des traumatismes extrêmes, privés de sécurité, d’éducation et de soins. Près de 95 % des écoles ont été endommagées ou détruites, privant une génération entière d’accès à l’apprentissage et à la stabilité.

Les survivants vivent un exode interminable : 1,9 million de personnes subissent les ordres d’évacuations et les déplacements incessants. Dans des abris étroits, sans eau, ni nourriture, ni chauffage, les familles connaissent des degrés de privation sans précédent.

Famine, maladies et effondrement des services de base

La crise alimentaire atteint un niveau critique. Les enfants sont frappés de malnutrition aiguë : en février 2025, 16 582 enfants de moins de 5 ans ont reçu des aliments thérapeutiques, mais des dizaines de milliers d’autres restent sans prise en charge. Les campagnes de vaccination, menées dans des conditions périlleuses, ont permis d’immuniser 454 342 enfants contre la polio, mais les risques d’épidémies restent élevés dans les camps surpeuplés et insalubres5.

L’accès à l’eau potable s’est effondré, aggravant les maladies hydriques et la mortalité infantile. Les hôpitaux ne peuvent plus assurer les soins de base : chirurgie, maternité, prise en charge des blessés graves, tout manque. Les équipes médicales, souvent elles-mêmes déplacées ou endeuillées, continuent de travailler dans des conditions extrêmes, parfois sous les bombes.

Les efforts humanitaires et la mobilisation internationale

La communauté internationale, par la voix de la France, du Royaume-Uni, de l’Allemagne et du Qatar, multiplie les appels à la levée immédiate des restrictions sur l’aide humanitaire4. Depuis octobre 2023, la France a engagé 200 millions d’euros d’aide humanitaire pour Gaza et acheminé près de 1 200 tonnes de fret par voie aérienne et maritime4. Mais ces efforts restent largement insuffisants tant que les points de passage restent fermés et que les convois sont bloqués ou exposés à des risques de pillage.

Les travailleurs humanitaires paient eux aussi un lourd tribut : 418 d’entre eux ont perdu la vie depuis le début du conflit, selon l’UNICEF5. Malgré les dangers, les équipes continuent de distribuer de l’eau, des aliments thérapeutiques, des kits d’hygiène et des vêtements chauds à des centaines de milliers de personnes. Mais sans accès sûr et sans entrave, la catastrophe ne peut être évitée.

Des appels pressants pour la protection des civils et la levée du blocus

Face à cette « abomination », selon les mots de l’OMS, les ONG et les agences des Nations unies réclament :

  • L’ouverture immédiate de tous les points de passage pour l’aide humanitaire
  • Un cessez-le-feu durable pour permettre la reconstruction et la protection des civils
  • La protection du personnel humanitaire et des infrastructures médicales
  • Le respect du droit international humanitaire et la protection inconditionnelle des enfants

La France, lors de la conférence humanitaire internationale pour la population civile de Gaza, a réaffirmé que l’aide doit parvenir massivement à Gaza. Elle a annoncé une nouvelle contribution de 50 millions d’euros et continue de plaider pour la levée immédiate des restrictions et l’ouverture de tous les points de passage.

Un traumatisme collectif et des perspectives sombres

Les enfants, les femmes, les personnes âgées vivent dans la peur, la faim et l’incertitude. Les traumatismes psychologiques, la perte de repères et la destruction du tissu social risquent de marquer durablement la région. Les perspectives de paix semblent lointaines, alors que la violence et le blocus se poursuivent sans solution politique en vue5.

Les organisations humanitaires, telles que l’UNICEF, restent mobilisées malgré les risques : elles poursuivent la distribution d’eau, de nourriture, de soins de santé et de campagnes de vaccination à des centaines de milliers d’enfants et de familles. Mais sans accès sûr et sans entrave, ces efforts restent insuffisants pour répondre à l’urgence.

Conclusion

La crise de Gaza en 2025 est l’une des plus graves du XXIe siècle. Les enfants, premières victimes, subissent une double peine : la violence de la guerre et l’abandon de la communauté internationale. Tant que l’accès à l’aide humanitaire restera entravé, la famine, la maladie et la mort continueront de frapper la population civile. Seule une mobilisation internationale résolue, la levée du blocus et un cessez-le-feu durable permettront d’éviter une catastrophe encore plus grande et de rendre à Gaza une perspective d’avenir.

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