Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou : les femmes à l’honneur cette année

Introduction

Le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) demeure la plus grande célébration du 7e art africain. En 2025, cette édition marque un tournant historique : les femmes cinéastes, longtemps sous-représentées, sont à l’honneur. Entre films engagés, regards inédits et reconnaissance internationale, retour sur une édition qui fait date et qui réinvente la place des femmes dans le cinéma africain.

Une édition sous le signe de la diversité féminine

Cette année, le FESPACO a mis en avant une sélection exceptionnelle d’œuvres réalisées ou produites par des femmes. Sur les 20 films en compétition officielle, près de la moitié portent la signature de réalisatrices venues du Nigeria, du Sénégal, du Burkina Faso, du Maroc ou encore de la Côte d’Ivoire. Cette parité inédite est saluée par la critique et le public.

La présidente du jury, la réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania, a souligné :

« Le regard des femmes africaines sur le continent est essentiel. Il bouscule les codes, enrichit la narration et donne voix à des histoires longtemps tues. »

Des thématiques puissantes et universelles

Les films sélectionnés abordent des sujets variés : émancipation, violences faites aux femmes, quête d’identité, traditions et modernité, mais aussi écologie et migration. Le documentaire « Femmes de la brousse », de la Burkinabè Awa Traoré, a ému la salle avec son portrait de femmes rurales engagées dans l’agroécologie.
Le long-métrage « Sous le voile » de la Nigériane Adaeze Okeke, qui explore la liberté individuelle face aux traditions, a reçu une standing ovation.

Un impact au-delà du festival

La reconnaissance des femmes cinéastes ne se limite pas à la compétition. Des ateliers, masterclass et rencontres professionnelles leur sont dédiés, favorisant l’émergence de nouveaux talents et la création de réseaux panafricains.
Plusieurs plateformes de streaming africaines ont annoncé des partenariats pour diffuser ces œuvres à grande échelle, renforçant la visibilité du cinéma féminin.

Les défis restent nombreux

Malgré cette dynamique, les femmes cinéastes africaines continuent de faire face à des obstacles : accès au financement, préjugés culturels, manque de formation technique.
Mais l’élan de cette édition 2025 du FESPACO envoie un signal fort : l’avenir du cinéma africain sera féminin, ou ne sera pas.

Conclusion

En mettant les femmes à l’honneur, le FESPACO 2025 ouvre une nouvelle page de l’histoire du cinéma africain. Cette reconnaissance, portée par la qualité et la diversité des œuvres présentées, inspire toute une génération et redéfinit les contours de la création artistique sur le continent. Un modèle à suivre pour les autres festivals et pour l’industrie culturelle africaine.

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