Dans les parlements, les gouvernements, les partis, la présence des femmes africaines ne cesse de croître. Longtemps cantonnées aux seconds rôles, elles bousculent désormais les codes, imposent leur voix et revendiquent leur place dans la décision publique. L’année 2025 marque un tournant : jamais autant de femmes n’ont été élues, nommées ou candidates à des postes de premier plan sur le continent.
Au Rwanda, la parité n’est plus un slogan : 61 % des députés sont des femmes, un record mondial.
En Éthiopie, la présidente Sahle-Work Zewde incarne la diplomatie d’un pays en pleine mutation. Au Sénégal, Aminata Touré, ex-première ministre, inspire une nouvelle génération de leaders. Au Nigeria, la montée en puissance de figures comme Ngozi Okonjo-Iweala ou Amina J. Mohammed à l’ONU témoigne de la percée des femmes dans les arènes internationales.
Les progrès sont aussi visibles au niveau local. Maïmouna, maire d’une commune rurale au Mali, raconte les résistances : « Au début, on me disait que la politique, ce n’était pas pour les femmes. Aujourd’hui, je gère un budget, je négocie avec les bailleurs, je défends les droits des filles à l’école. » Son expérience, partagée par des milliers d’élues, montre que la présence féminine transforme la gouvernance : plus d’écoute, de transparence, d’attention aux besoins sociaux.
La société civile joue un rôle moteur. Les associations de femmes, les réseaux de mentorat, les plateformes de plaidoyer multiplient les campagnes pour la parité, la lutte contre les violences et la formation des futures candidates. Les médias, de plus en plus sensibles à la question du genre, mettent en avant les parcours inspirants et dénoncent les discriminations persistantes.
Pourtant, le plafond de verre n’a pas disparu. Les femmes restent sous-représentées dans les ministères régaliens, les directions de partis, les négociations de paix. Les stéréotypes de genre, la pression sociale, la violence politique et le manque de financement freinent encore trop souvent leur ascension. Les campagnes électorales sont parfois le théâtre d’intimidations, de cyberharcèlement ou de campagnes de dénigrement.
Les lois sur la parité et les quotas, adoptées dans une vingtaine de pays, ont permis des avancées réelles. Mais leur application reste inégale, et les résistances culturelles sont tenaces. Certaines pionnières, comme Ellen Johnson Sirleaf au Liberia ou Joyce Banda au Malawi, ont ouvert la voie, mais la relève doit être assurée par une mobilisation continue.
L’éducation des filles, l’accès à la propriété, la protection contre les mariages précoces et la formation au leadership sont des leviers essentiels pour accélérer le mouvement. Les jeunes Africaines, connectées, éduquées et ambitieuses, sont prêtes à relever le défi. Les réseaux sociaux, les médias en ligne et les mouvements féministes panafricains offrent des espaces d’expression et de solidarité inédits.
En 2025, l’Afrique avance, mais le chemin vers l’égalité réelle reste long. Les femmes africaines en politique prouvent chaque jour que le changement est possible, qu’il enrichit la démocratie et qu’il prépare l’avenir. Le plafond de verre se fissure, la relève est en marche.