Égypte : Nouveaux partenariats énergétiques stratégiques avec l’Union africaine

Introduction : L’Égypte, nouveau moteur des énergies africaines

En 2025, l’Égypte franchit un cap décisif dans le secteur de l’énergie en devenant un partenaire stratégique central de l’Union africaine (UA). Alors que le continent connaît une demande énergétique record pour soutenir l’industrialisation et la croissance démographique, le Caire s’impose comme pivot des nouveaux réseaux électriques, des transferts de technologie solaire et de la diplomatie énergétique. Un tournant qui s’inscrit dans la dynamique de transition verte du continent, mais qui pose aussi de nouveaux défis de gouvernance régionale.

Les nouveaux accords signés en 2025

En marge du Sommet de l’énergie UA tenu à Addis-Abeba, l’Égypte a officialisé plusieurs partenariats majeurs :

  • Création d’un corridor électrique africain, avec l’appui marocain et kényan, reliant l’Europe, le Maghreb et l’Afrique subsaharienne.
  • Projets communs de centrales solaires et éoliennes en Afrique de l’Est et en Afrique centrale, impliquant l’Agence égyptienne de l’énergie renouvelable et des consortiums tunisiens et nigérians.
  • Investissements massifs pour la modernisation des réseaux électriques, notamment en Éthiopie, Soudan, RD Congo et Tanzanie.

Selon le ministère égyptien de l’Énergie, ces accords représentent près de 12 milliards de dollars d’engagements au total sur cinq ans, incluant développement, transfert de compétence, maintenance et formation technique.

Pourquoi l’Égypte devient-elle le hub africain ?

L’Égypte dispose de solides arguments :

  • Expérience historique dans l’électricité (barrages, centrales, exportations régionales).
  • Leadership sur les énergies renouvelables depuis l’inauguration du parc solaire Benban – plus grand projet solaire d’Afrique – et de ses champs éoliens du golfe de Suez.
  • Diplomatie régionale consolidée, Caire ayant multiplié en 2024-2025 les missions de médiation autour du barrage de la Renaissance (Grand Ethiopian Renaissance Dam).

Le know-how égyptien englobe aussi la fabrication d’équipements, la formation d’ingénieurs et l’optimisation des réseaux.

Enjeux pour le continent africain

Ces partenariats stratégiques répondent à plusieurs grands défis :

  • Accès universel à l’électricité : plus de 550 millions d’Africains restent privés d’accès stable.
  • Transition énergétique : face à la pression climatique, mise sur le renouvelable pour limiter la dépendance aux énergies fossiles.
  • Intégration économique : un marché électrique continental pourrait faire baisser les coûts tout en favorisant l’implantation d’industries vertes et d’emplois.

Les freins à lever

Plusieurs obstacles demeurent :

  • Fragilité politique dans certains partenaires clés (Soudan, RDC).
  • Besoin de financements privés et multilatéraux pour compléter les plans d’investissements étatiques.
  • Formation d’experts locaux pour l’entretien et la gestion autonome à long terme.
  • Harmonisation des réglementations et paiement transfrontalier sécurisé : la création d’un « marché africain de l’énergie » constitue un défi technique et politique majeur.

Conclusion

En se positionnant au cœur des réseaux électriques africains, l’Égypte mise sur le partage de savoir-faire, la croissance économique et la souveraineté énergétique du continent. La réussite de ces nouveaux partenariats dépendra de la capacité collective des États africains à dépasser les clivages et à s’emparer ensemble de la révolution verte mondiale.

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