Le sommet du G7, qui se tenait cette année à Kananaskis, au Canada, a été marqué par un événement inattendu : le départ anticipé du président américain Donald Trump, sur fond de crise majeure au Moyen-Orient. Alors que la situation entre l’Iran et Israël ne cesse de s’envenimer, la décision de Trump de quitter la table des discussions a jeté une ombre sur la capacité des grandes puissances à faire face collectivement aux défis internationaux. Cet épisode interroge la solidité des alliances occidentales, la place des États-Unis sur la scène mondiale et l’avenir du multilatéralisme.
Un sommet sous haute tension
Dès l’ouverture du sommet, la tension était palpable. Les chefs d’État et de gouvernement des sept plus grandes économies mondiales – États-Unis, Canada, France, Royaume-Uni, Allemagne, Italie et Japon – avaient placé la crise au Moyen-Orient en tête de leur agenda. Les frappes iraniennes sur Israël, la riposte de Tsahal, les risques de débordement régional et la flambée des prix du pétrole dominaient les débats.
Donald Trump, fidèle à son style, s’est présenté en défenseur de la « fermeté » face à Téhéran, appelant ses alliés à soutenir sans réserve Israël. Mais très vite, les divergences sont apparues : l’Europe, emmenée par le chancelier allemand Friedrich Merz et le président français Emmanuel Macron, plaidait pour la désescalade et la reprise du dialogue diplomatique. Le Royaume-Uni, sous la houlette de Keir Starmer, tentait de jouer les médiateurs, tandis que le Japon et le Canada insistaient sur la nécessité de préserver la stabilité économique mondiale.
Le coup de théâtre : Trump claque la porte
C’est au deuxième jour du sommet que la crise a éclaté. Selon plusieurs sources diplomatiques, Donald Trump, irrité par le refus de ses partenaires de soutenir une résolution condamnant explicitement l’Iran et validant une possible intervention militaire, a quitté la réunion plénière, invoquant « l’urgence de la situation au Moyen-Orient » et la nécessité de « défendre les intérêts américains et israéliens sans attendre ».
La Maison Blanche a publié un communiqué laconique, affirmant que le président devait « gérer personnellement la crise » et qu’il restait « en contact permanent avec ses alliés ». Mais pour de nombreux observateurs, ce départ précipité traduit l’isolement croissant des États-Unis sur la scène internationale et la difficulté à imposer leur agenda dans un contexte de recomposition des rapports de force.
Les réactions internationales : inquiétude et incertitude
La réaction des autres membres du G7 ne s’est pas fait attendre. Emmanuel Macron a regretté « un manque de cohésion au moment où le monde a besoin d’unité », tandis que Friedrich Merz a appelé à « ne pas céder à la logique de l’escalade ». Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a souligné l’importance du dialogue et de la coordination multilatérale, rappelant que « les crises globales exigent des réponses globales ».
En coulisses, plusieurs diplomates européens confient leur inquiétude face à la posture américaine, jugée « imprévisible » et « dangereuse ». Certains redoutent une marginalisation du G7 au profit d’autres formats, comme le G20 ou les BRICS, plus représentatifs de la diversité des puissances émergentes.
Un tournant pour la diplomatie américaine ?
Le départ de Trump du G7 s’inscrit dans une tendance de fond : le désengagement progressif des États-Unis des enceintes multilatérales, au profit d’une politique étrangère plus unilatérale et transactionnelle. Depuis son retour à la Maison Blanche, Trump a multiplié les gestes de défiance envers l’ONU, l’OTAN et l’Union européenne, privilégiant les accords bilatéraux et les démonstrations de force.
Cette stratégie, qui séduit une partie de l’opinion américaine, inquiète cependant les alliés traditionnels de Washington, qui y voient un risque de fragmentation du camp occidental et un affaiblissement de l’ordre international fondé sur le droit et la coopération.
Les enjeux pour le Moyen-Orient et au-delà
La crise du G7 survient à un moment critique pour le Moyen-Orient. L’escalade militaire entre l’Iran et Israël menace d’embraser toute la région, avec des conséquences potentiellement dévastatrices pour la sécurité mondiale, l’économie et la stabilité des marchés énergétiques. L’absence de coordination entre les grandes puissances rend toute solution diplomatique plus difficile à envisager.
Par ailleurs, le retrait américain du G7 pourrait avoir des répercussions sur d’autres dossiers majeurs : la guerre en Ukraine, la transition énergétique, la lutte contre le terrorisme ou encore la régulation des technologies émergentes.
Analyse : un affaiblissement du multilatéralisme ?
Pour de nombreux analystes, le départ de Trump du G7 symbolise la crise du multilatéralisme et la montée des égoïsmes nationaux. Si les États-Unis persistent dans cette voie, ils risquent de perdre leur capacité d’influence et de voir émerger de nouveaux pôles de puissance, moins attachés aux valeurs démocratiques et à la coopération internationale.
L’avenir du G7, déjà contesté par certains pays émergents, dépendra de sa capacité à se réinventer et à intégrer de nouveaux acteurs. Mais sans leadership américain, la tâche s’annonce ardue.
Conclusion
Le départ de Donald Trump du G7, sur fond de crise au Moyen-Orient, marque un tournant pour la diplomatie mondiale. Entre isolement américain, divisions européennes et montée des périls, le monde entre dans une période d’incertitude où la recherche de solutions collectives devient plus difficile que jamais. L’histoire jugera si ce sommet restera comme le point de bascule d’un ordre international en recomposition.