Un géant du 7e art s’éteint
Le 23 mai 2025, le monde du cinéma africain et international a perdu l’un de ses plus grands maîtres : Mohammed Lakhdar-Hamina, réalisateur algérien et Palme d’or à Cannes en 1975 pour « Chronique des années de braise ». Son décès marque la fin d’une époque pour le cinéma maghrébin et africain, tant son œuvre a influencé des générations de cinéastes et contribué à l’émancipation culturelle du continent.
Une carrière marquée par l’engagement et la poésie
Né en 1934 à M’sila, Lakhdar-Hamina a traversé l’histoire de l’Algérie, de la lutte pour l’indépendance à la construction nationale. Après des études de cinéma à Prague, il réalise ses premiers films dans les années 1960, participant à la naissance d’un cinéma algérien engagé et poétique. Son chef-d’œuvre, « Chronique des années de braise », retrace la résistance du peuple algérien face à la colonisation et reste, à ce jour, le seul film africain à avoir remporté la Palme d’or.
Un ambassadeur du cinéma africain
Lakhdar-Hamina a toujours défendu l’idée d’un cinéma africain libre, engagé, porteur de mémoire et d’identité. Il a inspiré de nombreux réalisateurs, de l’Algérie au Sénégal, du Maroc à l’Afrique subsaharienne. Son œuvre, saluée dans les plus grands festivals, a permis de faire entendre la voix de l’Afrique sur la scène internationale, à une époque où le continent était souvent absent des écrans mondiaux.
Un héritage vivant
Au-delà de ses films, Lakhdar-Hamina laisse un héritage vivant : l’affirmation d’un cinéma africain capable de rivaliser avec les plus grandes cinématographies du monde, la transmission d’une mémoire collective, la défense de la dignité et de la liberté. De nombreux hommages lui sont rendus à Alger, Paris, Cannes et dans toute l’Afrique. Les cinéastes africains saluent sa rigueur, sa générosité et son engagement pour la jeunesse.
Les défis du cinéma africain aujourd’hui
Le décès de Lakhdar-Hamina intervient à un moment où le cinéma africain connaît un renouveau : émergence de nouveaux talents, multiplication des festivals, reconnaissance internationale. Mais les défis restent nombreux : financement, distribution, accès aux écrans, formation. L’exemple de Lakhdar-Hamina rappelle l’importance de l’audace, de la persévérance et de la créativité pour faire entendre la voix de l’Afrique.
Conclusion : un modèle pour les générations futures
Mohammed Lakhdar-Hamina restera dans l’histoire comme un pionnier, un poète et un combattant de la culture. Son parcours inspire les jeunes cinéastes africains à croire en leurs rêves et à porter haut les couleurs du continent. Son décès est une perte immense, mais son œuvre continue de rayonner et de nourrir l’imaginaire africain.