Une croissance économique robuste mais inégale
En 2025, l’Afrique poursuit sa trajectoire de croissance économique, avec une prévision de 4,1 % selon la Banque Africaine de Développement (BAD), qui devrait s’accélérer à 4,4 % en 2026. Cette dynamique est encourageante dans un contexte mondial marqué par des incertitudes économiques, des tensions géopolitiques et des défis climatiques. Toutefois, cette croissance reste insuffisante pour répondre aux besoins d’un continent en pleine expansion démographique et confronté à des inégalités persistantes.
Les moteurs de la croissance africaine
Plusieurs facteurs expliquent cette croissance. La mise en œuvre progressive de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) stimule le commerce intra-africain, qui devrait atteindre 25 % du commerce total d’ici 2030, contre 18 % aujourd’hui. Cette intégration économique favorise la création de chaînes de valeur régionales, la diversification des économies et l’attraction des investissements.
Par ailleurs, l’urbanisation rapide et la croissance démographique génèrent une demande intérieure croissante pour les biens et services, dynamisant les secteurs de la construction, de la consommation et des services. Les investissements dans les infrastructures, notamment dans l’énergie, les transports et les technologies numériques, renforcent la compétitivité et facilitent l’accès aux marchés.
Les disparités régionales et sectorielles
La croissance n’est pas homogène à travers le continent. L’Afrique de l’Est et de l’Ouest affichent des taux supérieurs à la moyenne, portés par des économies comme le Kenya, le Nigeria et la Côte d’Ivoire, qui bénéficient de réformes économiques et d’un environnement d’affaires amélioré. En revanche, certaines régions, notamment le Sahel et la Corne de l’Afrique, restent freinées par des conflits armés et des instabilités politiques.
Le secteur agricole, qui emploie une grande partie de la population, connaît des progrès limités, freinant la réduction de la pauvreté. La transformation structurelle vers des secteurs à plus forte valeur ajoutée, comme l’industrie manufacturière et les services, est encore insuffisante.
Les défis majeurs à relever
Plusieurs défis freinent la croissance durable. Les tensions géopolitiques et les conflits armés perturbent les activités économiques, limitent les investissements et provoquent des crises humanitaires. Le changement climatique aggrave la vulnérabilité des économies, notamment dans les zones rurales dépendantes de l’agriculture pluviale.
L’inflation, bien qu’en baisse, reste élevée dans plusieurs pays, affectant le pouvoir d’achat et la stabilité sociale. La dette publique élevée limite les marges de manœuvre budgétaires pour financer les investissements nécessaires. Enfin, la gouvernance et la corruption demeurent des obstacles à l’efficacité des politiques publiques.
Recommandations pour un développement inclusif et durable
Pour accélérer la croissance et la rendre inclusive, les pays africains doivent renforcer leurs réformes économiques, améliorer la gouvernance et la transparence, et diversifier leurs économies. Le développement des infrastructures, la promotion de l’innovation et le soutien aux PME sont essentiels.
La transition énergétique et la lutte contre le changement climatique doivent être intégrées dans les stratégies de développement. L’investissement dans l’éducation et la formation est crucial pour préparer une main-d’œuvre qualifiée capable de répondre aux besoins d’une économie moderne.
Enfin, la coopération régionale et internationale doit être renforcée pour mobiliser les ressources financières et techniques nécessaires à la réalisation des objectifs de développement durable.