Introduction
Le 2 juin 2025, la Côte d’Ivoire a annoncé le lancement officiel d’un fonds d’investissement panafricain dédié au développement des petites et moyennes entreprises (PME). Doté d’un capital initial de 500 millions de dollars, ce fonds vise à soutenir l’innovation, la création d’emplois et l’intégration économique sur le continent. Cette initiative, saluée par les milieux d’affaires et les institutions internationales, pourrait marquer un tournant pour l’entrepreneuriat africain, longtemps freiné par le manque de financement et d’accompagnement.
Un contexte économique porteur
La Côte d’Ivoire, locomotive économique de l’Afrique de l’Ouest, affiche une croissance soutenue depuis plusieurs années. Le secteur privé, en particulier les PME, joue un rôle clé dans la création de richesses et d’emplois. Mais ces entreprises, qui représentent plus de 80 % du tissu économique, peinent souvent à accéder au crédit, à l’investissement et aux marchés internationaux.
Face à ce constat, le gouvernement ivoirien, en partenariat avec la Banque africaine de développement (BAD) et plusieurs fonds souverains du continent, a décidé de créer un fonds d’investissement spécifiquement dédié aux PME africaines. L’objectif est de combler le déficit de financement estimé à plus de 300 milliards de dollars par an sur le continent.
Les modalités du fonds
Le nouveau fonds, baptisé « Africa SME Growth Fund », sera géré par une équipe d’experts basée à Abidjan. Il investira dans des PME à fort potentiel de croissance, opérant dans des secteurs stratégiques : agriculture, agro-industrie, numérique, énergie, santé, éducation, etc. Les critères de sélection incluent la viabilité des projets, leur impact social et environnemental, ainsi que leur capacité à créer des emplois durables.
Le fonds prévoit également un accompagnement technique des entreprises bénéficiaires : formation des dirigeants, accès à des réseaux de mentors, appui à l’exportation et à la digitalisation. « Notre ambition est de faire émerger des champions africains capables de rivaliser sur les marchés mondiaux », explique la directrice du fonds, Mariam Coulibaly.
Un levier pour l’intégration africaine
Au-delà du financement, le fonds entend promouvoir l’intégration économique africaine. Les PME sélectionnées pourront bénéficier d’un accès privilégié aux marchés de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), favorisant ainsi la circulation des biens, des services et des capitaux. L’initiative s’inscrit dans la volonté de bâtir une économie africaine plus résiliente, moins dépendante des exportations de matières premières.
Les défis à relever
Le succès du fonds dépendra de sa capacité à sélectionner les bons projets, à éviter les écueils de la bureaucratie et à assurer une gestion transparente. Les experts soulignent aussi l’importance de l’accompagnement non financier, souvent négligé dans les programmes de soutien aux PME. « Il ne suffit pas d’injecter de l’argent, il faut aussi former, conseiller et ouvrir des marchés », insiste un économiste de la BAD.
Les réactions des entrepreneurs
L’annonce du fonds a été accueillie avec enthousiasme par les entrepreneurs ivoiriens et africains. « C’est une bouffée d’oxygène pour nous, surtout dans un contexte où les banques sont frileuses et les taux d’intérêt élevés », témoigne Aïssata Koné, fondatrice d’une start-up agricole à Bouaké. D’autres saluent l’accent mis sur la digitalisation et l’innovation, deux leviers essentiels pour la compétitivité des PME africaines.
Un modèle à suivre ?
Si l’initiative ivoirienne fait ses preuves, elle pourrait inspirer d’autres pays africains à lancer des fonds similaires. La Banque mondiale, la BAD et plusieurs bailleurs de fonds internationaux ont d’ores et déjà exprimé leur intérêt pour co-financer ou répliquer le modèle dans d’autres régions du continent.
Conclusion
Le lancement du fonds panafricain pour les PME en Côte d’Ivoire marque une avancée majeure pour l’entrepreneuriat africain. En combinant financement, accompagnement et ouverture sur les marchés régionaux, il offre de nouvelles perspectives aux entreprises du continent. Reste à transformer l’essai en résultats concrets, pour faire de l’Afrique une terre d’innovation et de croissance partagée.