En Côte d’Ivoire, la rentrée politique de septembre 2025 est marquée par des débats houleux autour du projet de réforme constitutionnelle, un chantier qui mobilise la classe politique, la société civile et le monde universitaire. Dans le contexte d’une stabilité retrouvée après des années de crises, les autorités ivoiriennes ont lancé une vaste concertation sur la révision de plusieurs articles de la Loi fondamentale.
Au cœur des discussions, la question de l’équilibre des pouvoirs et de la clarification des modalités électorales fait l’objet d’intenses négociations. Les opposants dénoncent une réforme qui renforcerait l’emprise du pouvoir exécutif sur les autres institutions, tandis que le camp présidentiel vante un processus inclusif, censé ouvrir la voie à plus de transparence et de démocratie.
Les universitaires et juristes s’inquiètent en particulier de l’article relatif à la durée et au renouvellement des mandats présidentiels. L’histoire récente de la Côte d’Ivoire, marquée par les débats sur la légitimité des candidats et la violence post-électorale, nourrit la prudence ; les réformes promises doivent garantir une alternance politique sereine et apaisée.
La participation citoyenne, favorisée par l’organisation de forums régionaux et de débats publics, marque la volonté des autorités d’éviter les tensions. Des plateformes numériques permettent aux citoyens ivoiriens, où qu’ils soient dans le monde, de donner leur avis et de porter leurs attentes sur la scène parlementaire.
Mais dans l’opposition, la méfiance demeure. Les partis minoritaires soulignent le risque d’une constitution « à la carte », qui servirait les ambitions d’un homme ou d’un clan. Les leaders de la société civile, eux, exigent plus d’engagement sur la limitation des pouvoirs, le respect des droits humains et la lutte contre la corruption.
À Abidjan, capitale politique et économique, les débats sont relayés en direct sur les chaînes nationales et les principaux journaux, suscitant un vif intérêt. La jeunesse ivoirienne, très active sur les réseaux sociaux, participe largement aux discussions, signe d’une démocratie vivante et en quête de progrès.
Selon le calendrier arrêté par la Commission nationale de réforme constitutionnelle, les consultations devraient s’achever à la fin de l’année. Un référendum national pourrait être organisé au début de 2026, invitant toute la population à se prononcer sur la nouvelle constitution.
Pour Africanova.info, cette réforme est l’occasion de réaffirmer l’importance d’une démocratie inclusive et du dialogue social. Les avancées et les blocages seront suivis de près dans les prochains mois, alors que la Côte d’Ivoire ambitionne de servir de modèle régional pour la réforme institutionnelle en Afrique de l’Ouest.