Pékin/Paris, 5 juillet 2025 – Les tensions commerciales sino-françaises atteignent un nouveau sommet
Une taxe surprise sur le cognac français
La Chine a annoncé l’instauration d’une taxe sur les importations de brandy, visant principalement le cognac français, à compter du samedi 5 juillet 2025. Cette mesure, présentée comme une réponse à des « pratiques anticoncurrentielles » et à des « subventions européennes jugées déloyales », marque une nouvelle étape dans la guerre commerciale larvée entre Pékin et Paris. Le secteur viticole français, déjà fragilisé par la baisse de la demande chinoise et la concurrence internationale, redoute un impact sévère.
Un marché stratégique pour la France
La Chine est le deuxième marché mondial pour le cognac, derrière les États-Unis. Plus de 30 % des exportations françaises de spiritueux haut de gamme sont destinées à l’Empire du Milieu. Les grandes maisons de cognac – Hennessy, Rémy Martin, Martell – réalisent une part essentielle de leur chiffre d’affaires en Asie, où le cognac est symbole de prestige et de réussite sociale.
Depuis plusieurs années, la croissance du marché chinois avait permis de compenser les difficultés en Europe et en Amérique du Nord. Mais la nouvelle taxe, qui pourrait atteindre 35 %, menace de bouleverser cet équilibre.
Les raisons de la riposte chinoise
Officiellement, Pékin accuse l’Union européenne et la France de subventionner de façon déloyale leur filière viticole, faussant la concurrence. En réalité, cette décision s’inscrit dans un contexte de tensions plus larges : différends sur les technologies, restrictions sur les investissements chinois en Europe, et pressions diplomatiques autour de Taïwan et des droits humains.
La Chine utilise régulièrement les taxes douanières comme levier de négociation, ciblant des secteurs emblématiques pour faire pression sur ses partenaires. Après le vin australien et les voitures électriques européennes, c’est au tour du cognac français d’être dans le viseur.
Réactions à Paris et dans la filière
Le gouvernement français a dénoncé une mesure « injustifiée et discriminatoire », appelant à une réaction coordonnée de l’Union européenne. Les producteurs de cognac redoutent une chute brutale des ventes, des pertes d’emplois et une déstabilisation de la filière, qui emploie plus de 60 000 personnes en France.
Les syndicats agricoles et les chambres de commerce appellent à un soutien massif de l’État, à la diversification des marchés et à une accélération des négociations avec d’autres partenaires asiatiques (Japon, Corée du Sud, Vietnam).
Quelles conséquences pour la relation sino-française ?
Cette nouvelle escalade commerciale risque d’empoisonner les relations entre Paris et Pékin, déjà tendues par les dossiers diplomatiques et technologiques. La France, qui cherche à défendre ses intérêts économiques tout en maintenant un dialogue stratégique avec la Chine, se retrouve dans une position délicate.
L’Union européenne, de son côté, pourrait riposter par des mesures similaires sur certains produits chinois, au risque d’entrer dans une spirale de représailles préjudiciable aux deux économies.
Les perspectives pour le secteur du cognac
À court terme, les producteurs français vont devoir adapter leur stratégie : renforcer leur présence sur d’autres marchés, investir dans l’innovation et la montée en gamme, et diversifier leur offre pour répondre à la demande locale. Certains experts estiment que la crise pourrait accélérer la transition vers une filière plus résiliente, moins dépendante d’un seul marché.
Conclusion
La taxe chinoise sur le cognac français marque une nouvelle étape dans la rivalité commerciale entre Pékin et Paris. Au-delà du secteur viticole, c’est l’ensemble des relations économiques et diplomatiques qui est en jeu. Pour la France, l’heure est à la mobilisation, à la solidarité et à l’innovation, afin de transformer la crise en opportunité.