Un climat politique polarisé
Le Cameroun traverse une phase délicate après les élections générales du 5 juillet 2025. Si la Commission nationale électorale a proclamé la victoire du président sortant Paul Biya avec 54 % des voix, l’opposition dénonce des irrégularités massives, allant de bourrages d’urnes à des manipulations dans les résultats informatiques.
Les principaux challengers, Maurice Kamto et Cabral Libii, ont rejeté les résultats et appelé au dialogue national, tout en prévenant qu’ils ne reconnaîtront pas la légitimité du nouveau mandat sans audit indépendant du processus électoral.
Des tensions anciennes ravivées
Ces contestations ravivent un contexte déjà tendu :
- Crise anglophone dans le Nord-Ouest et Sud-Ouest, où des affrontements entre forces de sécurité et groupes séparatistes persistent.
- Mécontentement social dû à la vie chère et au chômage des jeunes.
- Soupçons d’érosion démocratique autour d’un pouvoir en place depuis quatre décennies.
Réactions nationales et internationales
Dans les jours ayant suivi le scrutin, des manifestations ont éclaté à Douala, Yaoundé et Bafoussam, rapidement dispersées par les forces de l’ordre.
Sur le plan diplomatique, la CEDEAO et l’Union africaine appellent au calme et à un dialogue inclusif. L’Union européenne, tout en saluant l’absence de violence généralisée, demande une enquête indépendante sur certaines anomalies.
Les voies possibles de réconciliation
Pour éviter que la crise ne dégénère, plusieurs pistes sont avancées :
- Dialogue national renforcé, incluant opposition, société civile, chefs traditionnels et religieux.
- Réforme du code électoral pour plus de transparence et de participation citoyenne.
- Libération des prisonniers politiques arrêtés lors des manifestations post-électorales.
- Accélération des projets de développement dans les régions marginalisées.
Enjeux pour l’avenir
Si aucune solution de compromis n’est trouvée, le Cameroun risque de voir s’affaiblir davantage sa stabilité politique et économique, déjà mise à mal par les tensions séparatistes et la corruption endémique.
Conclusion
La crise post-électorale de 2025 représente une épreuve majeure pour l’unité nationale. Seule une volonté politique réelle de réformes et d’inclusion pourra éviter que le pays ne s’enlise dans un cycle de tensions récurrentes.