Chapô
Le Burkina Faso continue de faire face à une situation sécuritaire alarmante en 2025. Avec une montée constante des attaques jihadistes, des violences intercommunautaires et une instabilité politique profonde, le pays est à un tournant critique qui menace tant la paix sociale que le développement économique.
Contexte
Depuis 2016, le Burkina Faso connaît une recrudescence dramatique des violences terroristes liées aux groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique, particulièrement dans les régions du Nord, du Sahel et de l’Est. Ce climat d’insécurité a fragilisé l’État, provoqué des déplacements massifs de populations et exacerbé les tensions communautaires. La transition démocratique qui suit les coups d’État militaires de 2022 reste fragile, avec un jeu politique souvent marqué par des conflits d’intérêts et un recul des libertés.
Développement
Les attaques régulières contre les civils et les forces de l’ordre continuent de faire des victimes. L’intensification des violences a conduit à plus de 6 000 décès civils liés au conflit en 2024, selon les rapports des Nations unies. Les groupes jihadistes ont étendu leur contrôle sur plusieurs zones rurales, asphyxiant l’État et empêchant l’accès à l’aide humanitaire.
Les forces armées burkinabè, malgré un effort sur le terrain, peinent à reprendre le contrôle total du territoire. Les exactions menées par des milices pro-gouvernementales ajoutent une complexité supplémentaire, violant parfois les droits humains et alimentant des cycles de vengeance.
Le gouvernement a déclaré plusieurs états d’urgence dans diverses régions sensibles, renforçant les pouvoirs policiers et militaires pour limiter les déplacements et activités des groupes armés. Néanmoins, ces mesures, souvent perçues comme restrictives, rencontrent une méfiance croissante de la population.
Conséquences humaines et économiques
L’insécurité provoque un exode massif : plus de 2,3 millions de déplacés internes et environ 200 000 réfugiés transfrontaliers. L’agriculture, pilier économique, est gravement touchée, avec des pertes de récoltes et de bétail, exacerbant la pauvreté rurale. Le Burkina Faso reste classé parmi les pays les plus pauvres, avec un développement humain en recul.
Ce contexte impacte également les investissements étrangers et l’économie, freinant les perspectives de croissance et menaçant la stabilité sociale.
Perspectives
Les experts recommandent des réponses intégrées qui associent sécurité, protection des droits humains, développement local et dialogue participatif. La coopération régionale et l’appui international sont essentiels pour restaurer la paix et relancer l’économie. Des investissements massifs dans les infrastructures, l’éducation et les services sociaux sont nécessaires pour répondre aux racines du conflit.
Conclusion
Le Burkina Faso vit une crise multidimensionnelle qui exige une mobilisation nationale et internationale renforcée. La survie de l’État et le bien-être des populations dépendent d’une stratégie cohérente capable de combiner lutte contre le terrorisme et développement durable.