Ouagadougou, le 11 août 2025–
Le gouvernement burkinabè affirme avoir repris le contrôle de 72,7% du territoire national , grâce à une série d’opérations militaires menées depuis le début de l’année contre les groupes armés affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique.
Des zones longtemps hors de contrôle
Depuis 2016, le Burkina Faso connaît une insécurité chronique, avec des localités entières tombées aux mains d’insurgés djihadistes. Selon le ministère de la Défense, les succès récents sont le fruit de l’opération « Bouclier du Sahel » , évoquée avec le Niger et le Mali, dans le cadre d’un partenariat militaire transfrontalier.
Les zones reconquises se situent principalement dans les régions du Sahel , du Centre-Nord et de l’Est, où les villages ont été réoccupés par les forces armées burkinabè.
Une communication militaire offensive
Le chef de l’État, le capitaineIbrahim Traoré, a salué « la bravoure de nos soldats » et promis la poursuite des offensives « jusqu’à ce que chaque centimètre de notre territoire soit libre ».
Cette déclaration survient alors que l’armée bénéficie d’une nette augmentation de son budget, financée en partie par de nouveaux accords avec des partenaires régionaux.
Réactions contrastées
Si les partisans du régime se félicitent de ces avancées, certaines ONG de défense des droits humains expriment des inquiétudes quant àdes accusations d’exactions commises par l’arméelors des opérations de reconquête.
Un rapport préliminaire de Human Rights Watch met en évidence des accusations de violences contre des civils soupçonnés de collusion avec les djihadistes.
Défis persistants
La reconquête militaire ne signifie pas la fin de la crise sécuritaire :
- Les groupes armés pourraient adopter une stratégie de guérilla pour harceler les positions reconquises.
- Le retour de l’administration et des services publics dans les zones libérées reste un défi colossal.
- Plus de 1,8 million de déplacés internes attendant toujours des conditions sûres pour rentrer chez eux.
Les enjeux internationaux
Les performances militaires du Burkina Faso sont suivies de près par la CEDEAO et l’Union africaine. Ce succès relatif pourrait renforcer la position du pays dans ses négociations avec ses partenaires internationaux, mais aussi dans le débat interne sur la durée de la transition politique .