Burkina Faso – Grand complot déjoué contre le régime d’Ibrahim Traoré : contexte, arrestations et enjeux sécuritaires

Introduction

Le 21 avril 2025, le gouvernement burkinabè a annoncé avoir déjoué un vaste complot visant à renverser le régime militaire du capitaine Ibrahim Traoré. Selon le ministre de la Sécurité, Mahamadou Sana, une dizaine d’officiers et sous-officiers ont été arrêtés, et les cerveaux du complot seraient localisés en Côte d’Ivoire. Cette tentative de coup d’État déjouée illustre les tensions internes et régionales qui agitent le Burkina Faso, pays confronté à une insécurité chronique et à une instabilité politique. Cet article revient sur les détails du complot, les arrestations, les réactions populaires et les implications pour la stabilité du pays.

Le complot déjoué : faits et acteurs

Le ministre de la Sécurité a révélé que le complot, qualifié de « grand complot en préparation », visait à instaurer un chaos total au Burkina Faso. L’opération devait culminer le 16 avril 2025 par une attaque contre la présidence, menée par un groupe de soldats recrutés par des ennemis de la nation.
Parmi les principaux suspects figurent le commandant Joanny Compaoré et le lieutenant Abdramane Barry, tous deux déserteurs et réfugiés en Côte d’Ivoire. Des figures religieuses et traditionnelles auraient également été approchées pour rallier des officiers à ce projet.
L’interception de communications entre un militaire burkinabè et des chefs de groupes armés régionaux a permis de lancer l’enquête qui a conduit aux arrestations.

Arrestations et mesures sécuritaires

Une dizaine d’officiers et sous-officiers, dont le commandant Ouedraogo Frederic et le capitaine Elysée Tassembedo, ont été interpellés. Ces arrestations témoignent de la volonté du régime de neutraliser toute menace interne.
Le gouvernement a renforcé la sécurité autour des institutions et multiplié les contrôles pour prévenir toute nouvelle tentative. La coopération avec les services de renseignement étrangers, notamment ivoiriens, est au cœur des investigations.

Réactions populaires : marche de soutien à Ibrahim Traoré

Le 30 avril 2025, une marche de soutien au capitaine Traoré a rassemblé des milliers de personnes à Ouagadougou. Organisée par la Coordination nationale de la veille citoyenne (CNAVC), cette mobilisation vise à affirmer la souveraineté du Burkina Faso et à dénoncer les ingérences extérieures, notamment ivoiriennes.
Le porte-parole de la CNAVC, Ghislain Dabiré, a déclaré : « Pour atteindre le président Ibrahim Traoré, il faut d’abord marcher sur le peuple burkinabè ». Cette marche est aussi une réponse aux accusations du commandant américain Michael Langley, qui avait critiqué la gestion des ressources minières par le régime.

Contexte régional et tensions diplomatiques

La junte burkinabè accuse régulièrement la Côte d’Ivoire d’héberger ses adversaires et de soutenir des actions subversives. Ces accusations alimentent des tensions diplomatiques entre les deux pays, déjà fragilisés par des différends commerciaux et sécuritaires.
La Côte d’Ivoire dément fermement toute implication, qualifiant ces accusations de « sans fondement » et appelant au dialogue.

Enjeux sécuritaires et politiques

Cette tentative de coup d’État déjouée souligne la fragilité du régime militaire dans un contexte marqué par la menace djihadiste et les divisions internes. Elle révèle aussi les luttes de pouvoir au sein des forces armées et les risques d’instabilité.
Le maintien d’un équilibre entre fermeté sécuritaire et ouverture politique est un défi majeur pour Ibrahim Traoré qui cherche à asseoir sa légitimité.

Perspectives

La junte doit renforcer la cohésion interne et poursuivre la lutte contre les groupes armés tout en engageant un dialogue national inclusif. La communauté internationale appelle à la stabilité et au respect des droits humains.

Conclusion

Le déjouement du complot contre le régime Traoré est un moment clé dans la trajectoire politique du Burkina Faso. Il illustre les tensions profondes qui traversent le pays et la région. La mobilisation populaire en soutien au président témoigne d’un attachement à la souveraineté nationale, mais la route vers la paix et la stabilité reste semée d’embûches.

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