Melbourne, 5 juillet 2025 – Un débat national sur la justice et la réconciliation
Une commémoration qui divise l’Australie
Chaque 26 janvier, l’Australie célèbre l’“Australia Day”, jour de l’arrivée de la Première Flotte britannique en 1788. Mais pour les peuples aborigènes, cette date est synonyme de deuil : elle marque le début d’une colonisation violente, de la dépossession des terres et d’un génocide culturel. À Melbourne, dans l’État du Victoria, des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées pour “Invasion Day”, réclamant reconnaissance, justice et réparation.
L’État du Victoria face à la vérité historique
Sous la pression des associations et des communautés aborigènes, le gouvernement du Victoria a lancé en 2022 une Commission vérité et justice, une première en Australie. Cette instance recueille les témoignages de survivants, documente les violences coloniales et propose des recommandations pour la réparation. Les débats sont vifs : faut-il changer la date de la fête nationale ? Faut-il reconnaître officiellement le génocide aborigène ?
Des avancées, mais des blessures persistantes
Le rapport intermédiaire de la Commission, publié en juin 2025, révèle l’ampleur des souffrances : spoliation des terres, enfants arrachés à leurs familles (“Stolen Generations”), discriminations systémiques. Le gouvernement du Victoria s’est engagé à restituer certaines terres et à financer des programmes de santé et d’éducation pour les communautés aborigènes. Mais la route vers la réconciliation reste longue.
Un enjeu pour l’identité australienne
La question aborigène bouleverse l’identité nationale : elle interroge la place des peuples premiers dans la société, la mémoire collective et la capacité de l’Australie à affronter son passé. Les mouvements pour la justice sociale, portés par une jeunesse engagée, redonnent de la visibilité aux cultures aborigènes et imposent la question des réparations au cœur du débat public.
Conclusion
“Invasion Day” n’est plus un simple contre-événement : il incarne la lutte pour la reconnaissance, la dignité et la justice. L’État du Victoria, en pionnier, montre qu’une société ne peut avancer sans regarder son histoire en face et réparer ses blessures. L’Australie est à la croisée des chemins : choisir la mémoire partagée, c’est bâtir un avenir commun.