Niamey – Le Niger est une nouvelle fois frappé par une série d’attaques djihadistes meurtrières dans la région frontalière avec le Mali et le Burkina Faso. Au cours des dernières semaines, des dizaines de civils et de militaires ont perdu la vie lors de raids attribués à des groupes armés affiliés à l’État islamique au Grand Sahara (EIGS) et à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Ces violences récurrentes mettent en lumière la fragilité persistante de la sécurité dans le Sahel et les limites des stratégies antiterroristes nationales et internationales.
Les attaques, souvent menées de nuit contre des villages isolés ou des postes militaires, visent à semer la terreur et à déstabiliser les autorités locales. Les populations, prises au piège, fuient par milliers vers les centres urbains, aggravant la crise humanitaire et la pression sur les maigres ressources disponibles. Les écoles ferment, les marchés se vident, et la vie économique s’effondre dans les zones touchées.
Le gouvernement nigérien, soutenu par les forces françaises, américaines et les contingents de la force conjointe du G5 Sahel, multiplie les opérations de sécurisation. Mais les résultats restent mitigés : les groupes armés, mobiles et bien équipés, profitent de la porosité des frontières, de la faiblesse de l’État et du ressentiment des populations envers les autorités. Les enlèvements, les rackets et les assassinats ciblés se multiplient, rendant toute perspective de retour à la normale incertaine.
La communauté internationale s’inquiète de la montée en puissance des djihadistes dans une région déjà marquée par la pauvreté, la sécheresse et l’absence de perspectives économiques. Les experts soulignent l’urgence d’une approche globale, combinant sécurité, développement et dialogue avec les communautés locales. Les ONG appellent à une meilleure protection des civils et à un soutien accru aux déplacés internes, de plus en plus nombreux.
Pour le Niger, la lutte contre le terrorisme s’apparente à une course contre la montre. Les autorités doivent restaurer la confiance, renforcer la gouvernance locale et offrir des alternatives à la jeunesse tentée par l’extrémisme. La stabilité du pays, et plus largement du Sahel, dépendra de la capacité à répondre à ces défis multiples et à bâtir une paix durable dans une région en perpétuelle ébullition.