1. Diaspora antillaise : un potentiel sous-exploité
Transferts financiers marginaux
La diaspora antillaise (environ 600 000 personnes en France hexagonale, Amérique du Nord et Caraïbes) contribue peu au PIB local : ses transferts représentent moins de 2,5 % du PIB martiniquais et guadeloupéen, contre 10 à 30 % pour d’autres pays africains Les raisons incluent un manque de stratégie incitative et des obstacles bureaucratiques, comme le souligne le plaidoyer pour une politique d’engagement financier structuré15.
Initiatives en cours :
- Projet « Alé Viré » : Lancé en Martinique pour attirer les investissements de la diaspora dans des start-ups locales, mais jugé insuffisant face aux besoins13.
- Appel à un fonds dédié : Inspiré des modèles indien ou marocain, ce fonds viserait à canaliser les investissements vers des secteurs clés (énergie renouvelable, agroécologie)15.
Obstacles majeurs :
- Dépendance aux institutions métropolitaines : Les aides européennes limitent l’autonomie des collectivités locales1.
- Manque de confiance : Les expatriés déplorent une bureaucratie complexe et une absence de vision à long terme5.
2. Diaspora comorienne : un pilier économique fragile
Transferts vitaux mais peu productifs
Avec 300 000 à 400 000 membres (dont 80 % en France), la diaspora comorienne contribue à 20-25 % du PIB national via des envois de fonds estimés à 200-300 millions de dollars annuels24. Ces flux financent principalement la consommation courante (éducation, santé) et l’immobilier, mais peu de projets productifs46.
Initiatives récentes :
- Banque dédiée à la diaspora : Projet gouvernemental pour orienter les fonds vers l’agriculture et la pêche, réduisant la dépendance aux envois individuels4.
- Partenariats associatifs : Des ONG collaborent avec la diaspora pour construire des dispensaires et écoles26.
Défis structurels :
- Centralisation à Mayotte : Les tensions politiques entravent les projets transnationaux4.
- Exode des compétences : 70 % des diplômés comoriens s’expatrient, privant le pays de cadres4.
3. Comparaison des modèles et pistes d’amélioration
Stratégies communes pour renforcer l’impact :
- Guichets uniques : Simplifier les démarches pour les investisseurs de la diaspora (ex. : fonds à avantages fiscaux)16.
- Mentorat professionnel : Impliquer des figures expatriées pour former les jeunes locaux (tech, agroécologie)14.
- Transparence institutionnelle : Lutter contre la corruption et améliorer la gouvernance pour restaurer la confiance57.
Conclusion
Si la diaspora comorienne joue un rôle vital mais déséquilibré dans l’économie nationale, la diaspora antillaise reste sous-utilisée malgré son potentiel. Pour les deux territoires, l’enjeu consiste à transformer les transferts ponctuels en investissements durables, en s’appuyant sur des réformes structurelles et des collaborations public-privé. La réussite dépendra de leur capacité à dépasser les clivages politiques et à impliquer activement les communautés expatriées dans des projets concrets.