Appel renouvelé à l’ONU pour une réforme équitable du Conseil de Sécurité

En septembre 2025, l’Afrique du Sud a de nouveau porté une voix forte et un message clair à l’Organisation des Nations unies (ONU). Pretoria réclame une réforme urgente du Conseil de Sécurité, un organe vieillissant et largement mis en cause pour son déficit de représentativité face aux réalités géopolitiques contemporaines. Cette demande s’inscrit dans le cadre d’une aspiration plus large du continent africain à peser davantage sur les décisions internationales, notamment celles ayant des impacts directs sur la paix, la sécurité et le développement en Afrique.

Le système actuel du Conseil de Sécurité, hérité de la fin de la Seconde Guerre mondiale, accorde cinq sièges permanents à des puissances désormais contestées par la montée de nouveaux acteurs majeurs. L’Afrique, avec ses 54 États souverains représentant une diversité culturelle, politique et économique, ne dispose d’aucun siège permanent, limité à deux sièges non permanents tournants sur dix. Pour Pretoria, cette configuration reflète une injustice historique qui ne rend pas compte des enjeux actuels et entrave la résolution efficace des crises africaines.

Le gouvernement sud-africain a présenté des propositions concrètes, abordées lors de l’Assemblée générale de l’ONU, incluant une augmentation des sièges permanents et non permanents, une alternance géographique équilibrée, et une meilleure représentation des femmes au sein du Conseil. Cette ambition vise à moderniser le multilatéralisme et à garantir une gouvernance mondiale plus démocratique.

Cette revendication trouve de nombreux soutiens au sein du Groupe des États d’Afrique, d’Amérique latine et des Caraïbes (G77), mais reste confrontée au blocage des cinq membres permanents actuels (États-Unis, Russie, Chine, Royaume-Uni, France) qui craignent une dilution de leur pouvoir.

Les enjeux sont importants : la légitimité des résolutions, la capacité à intervenir efficacement dans les conflits, et la manière d’intégrer les nouveaux équilibres mondiaux en pleine recomposition. L’Afrique du Sud, en tant que leader régional, milite pour un rôle de médiateur et d’initiateur d’une réflexion globale qui pourrait aussi ouvrir la voie à une meilleure paix sur le continent.

Cette démarche symbolise un combat plus large de l’Afrique pour sortir de la dépendance politique internationale et pour orienter ses propres solutions aux défis de sécurité, de gouvernance et de développement.

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